Il neige, il neige.
On me donne quatre équipes de skieurs norvégiens pour la relève et le transport de mes blessés et de mes malades.
Ils sont là seize jeunes gens vigoureux, élégants et souples, tous hommes du monde, amis fervents de le France, dont la plupart parlent la langue. Ils sont patronnés par un banquier américain qui paie les frais de leur entretien. Ils sont vêtus de kaki, coiffés de la casquette plate mi-anglaise, mi-belge. Ils sont logés dans une baraque du Collet, d’où sur un coup de téléphone ils accourent avec leur traîneau-ski chercher le blessé signalé. Ils me rendront grand service, surtout dans la forêt de l’Altenberg, quotidiennement marmitée, où j’ai beaucoup d’hommes et où les sentiers sont obstrués par la neige.
courageux et méritoire de la part de ces 16 jeunes Norvégiens » tous hommes du monde » de venir risquer leur peau sur le front, par amour de la France…Alors qu’ils auraient très bien pu rester tranquillement à Oslo ou à Bergen, dans les propriétés des familles, et vivre en dilettantes fortunés…
Je me demande si de nos jours et dans des circonstances analogues, des jeunes » hommes du monde » non Français viendraient risquer leur peau par esprit sportif et par amour de notre beau pays…?
Autres temps autres moeurs…