Le mardi 24 octobre 1916
Nous avons repos toute la journée. Nous nous installons dans les baraquements. Il arrive un renfort venant du 153ème. Exercice et jeux l’après-midi dans les champs environnants. Temps brumeux. Il passe continuellement sur toutes les routes des convois d’automobiles et voitures de toutes sortes. Il y a dans la région beaucoup d’artillerie et un grand dépôt de munitions. Nous entendons jour et nuit le grondement du canon : nous sommes à une vingtaine de km des lignes. Je retrouve à la 20ème compagnie du D. D. [Dépôt Divisionnaire] où je suis affecté le sergent-Major Delahaye qui était caporal en même temps que moi à la même compagnie au début de la guerre. Le commandant Fraticelli commande le Dépôt Divisionnaire. Le général Valdau la 10ème Division et le général de Boissoudy le 5ème Corps.
Aux armées, mardi 24 octobre 1916
Mon cher père,
J’ai quitté Orléans dimanche à 11 h et après 36 heures de chemin de fer je suis arrivé à destination [à Cerisy Gailly, Somme – addition postérieure] hier soir à 7 h. J’ai fait la plus grande partie du voyage en première classe. Nous allons encore nous déplacer, notre régiment n’étant pas où nous comptions le trouver. Je ne peux donc pas vous donner mon adresse exacte en ce moment. Je vous la donnerai plus tard. Il pleut depuis hier soir et le terrain est défoncé, je suis passé hier à côté de l’ambulance où est soigné Clément, mais je n’ai fait que d’y passer.
Agréez, mon cher père, mes affectueuses salutations. Votre fils, H. Moisy