31 décembre 1916 M’rirt
Nous avons nos étrennes : de gros paquets de lettres.
Durand est parti avec cinquante goumiers et spahis, ce matin en pleine nuit. Rossi pendant ce temps est allé occuper les pentes ouest du Taraft avec des fusils et des mitrailleuses. A huit heures nous voyions revenir au grand galop et dans un nuage de poussière les cavaliers porteurs de sacs de lettres. La liaison était faite avec Lias. L’ennemi ne s’est aperçu qu’au retour des cavaliers de la farce que nous lui avions jouée.* Quelques guerriers ont tenté de se grouper pour courir sus à Durand. Mais un feu soudain de mitrailleuses les avertit que Durand n’était pas seul. Ils ont bien vite regagné les montagnes des Aït ben Ismane.
Et je dévore en paix les chères lettres de France.