12 mars 1918.
« … Paris a été bombardé cette nuit… Le ministère de la guerre est incendié… » (aïe !aïe !aïe !la rue de Solférino ?1…) On dit ça dans la petite ville, ce matin. Chez la mercière où je fréquente, on confirme que le cabinet du Sous-Secrétaire du Service de Santé a brûlé. Et c’est vrai.
Je téléphone au Ministère, pour avoir des nouvelles des carreaux de mes fenêtres : « On ne peut les voir, les volets sont fermés… » Je crains bien qu’ils n’aient souffert : bombe boulevard Saint-Germain devant le Ministère, bombe rue de Lille entre la rue de Solférino et le boulevard, bombe rue Las Casas. Et bien d’autres, je ne sais où : nous ne savons pas plus, sur le front, ce qui se passe à Paris que Paris ne sait ce qui se passe sur le front.
… Le 33ème C.A. nous quitte.