Le samedi 11 mai 1918
M[esse] de 7 h ½ (+) au Foyer du Soldat. Repos toute la journée et préparatifs de départ, nous devons retourner au Mort-Homme ce soir. Echange d’effets. Je souffre de mon vaccin depuis deux jours. Le temps est chaud. A 20 h 30 nous quittons (le 6ème bataillon) les abris Normandie du Bois de Bethelainville et nous allons en réserve à la tranchée Sonnois en passant par Montzéville et la cote 232. Nous y remplaçons la 14ème compagnie (sergent Moulin), nous arrivons à 23 h. Nous avons été remplacés aux abris Normandie par un bataillon du 234ème qui était depuis trois jours à Vignéville. Ma section est logée dans les mêmes abris qu’aux périodes précédentes.
Le dimanche 12 mai 1918
Je vais à 4 h reconnaître les tranchées d’Aix et de Vailly, au pied et au nord-est de la cote 304. Elles sont à moitié démolies et il s’y trouve encore du matériel allemand rouillé ou pourri, des grenades, des baïonnettes, des morceaux de capotes, etc… Il y a des entrées d’abris toutes démolies. On y trouve aussi quelques ossements humains et quelques tombes avec des inscriptions allemandes. Il y a comme partout beaucoup d’eau et de boue. Ce secteur est occupé par la 21ème compagnie. Il arrive au régiment un détachement de soldats tchéco-slovaques et il y en a 25 d’affectés à la 22ème compagnie. La 4ème section est de piquet, nous avons repos toute la journée. Le sous-lieutenant Marouteau passe provisoirement au bureau du bataillon.
Le lundi 13 mai 1918
Nous travaillons à aménager la tranchée Sonnois de 4 à 6 h. La 2ème section travaille à la voie de 60 qui va être établie dans le ravin. Nous avons repos pendant le jour. Plusieurs saucisses françaises sont en observation. On n’entend pas un coup de canon. Un Allemand s’est rendu à la 15ème compagnie. Je souffre de mon vaccin et je reste couché toute la journée. Le sergent Houdas part en permission.
Le mardi 14 mai 1918
Nous travaillons de 4 à 7 h à la voie de chemin de fer Decauville. Il y a eu rencontre de patrouilles cette nuit à la 13ème compagnie qui a eu trois blessés, un prisonnier allemand a été ramené dans nos lignes.
Le mercredi 15 mai 1918
Même travail qu’hier. Le sous-lieutenant Grillet part en permission. Je vais à la Coopérative dans le ravin des cuisines à 21 h.