Le dimanche 9 juin 1918
Je vais à la messe de 7 h dans l’église de Sivry-la-Perche (+) et à 9 h. V[êpres] à 14 h. Je prends un bain-douche à 8 h. Le 5ème bataillon qui était ici au repos depuis cinq jours va aux abris Normandie au bois de Béthelainville. Je vois le caporal Destribas que j’avais connu en 1915 au 131ème, 5ème compagnie. Il ne reste plus de troupe à Sivry-la-Perche et le village est désert le soir.
Le capitaine Caillard est en traitement ici. Vu aéros et Taubes. Des équipes de pionniers du Dépôt Divisionnaire travaillent à creuser des emplacements de grosses pièces d’artillerie. Une partie de l’artillerie du secteur de Verdun a été retirée et envoyée dans la région de Soissons et Château-Thierry d’où il parvient de mauvaises nouvelles. Cette artillerie a été remplacée par un plus grand nombre de mitrailleuses. Nous avons été prévenus, étant en première ligne, – les sous-officiers seulement – du changement ainsi apporté dans la défense. Et nous ne devrons faire une demande de tir de barrage d’artillerie qu’en connaissance de cause, et il ne sera parfois répondu à ces demandes… que par des tirs de mitrailleuses. En cas d’attaque un peu soutenue, nos premières positions seraient sacrifiées. Les Allemands avancent toujours. Dans notre secteur, tout est calme.