18 décembre 1918. Saint-Avold
Il y a dans le ciel des chevelures noires. Des femmes ? Des fumées de torches ? Des crinières de chevaux ? Il y a dans le ciel et sur les pins du Kesselbühl des écharpes de deuil… La paix n’est pas la joie. La misère est sur les pays du Palatinat. Les fronts sont durs. Les joues sont jaunes et les barbes mal rasées… De temps en temps les éclats de cuivre de quelque Sambre-et-Meuse, le pas cadencé, dans la boue qui gicle, d’un régiment bleu à fourragère jaune. Et puis le cri mugissant de la tempête et le soupir des hommes… Ô Lübelner Wald où allaient par deux, la petite fleur bleue au cœur, les printemps de Buschberg, d’Oberwiese et de Zimmingen !… Fritz Altmeyer, et dans votre main le petit doigt de Lina Peil !…
La paix, comme ça ressemble à la guerre ![…]