Le samedi 26 décembre 1914
Distribution d’objets et de bonbons envoyés par le Noël Orléanais au 131ème. Nous faisons la cuisine avant le jour pour toute la journée. Il fait très froid et nous sommes obligés de descendre du grenier la nuit pour nous chauffer au feu de la cuisine. Il y a toujours autant de malades pour les pieds.
Le dimanche 27 décembre 1914
Violente canonnade et fusillade vers Boureuilles et Vauquois. Le temps est moins froid. On ne rencontre que des éclopés dans les rues du village, plus de la moitié des hommes du bataillon ayant eu les pieds abîmés par l’eau et le froid.
Le lundi 28 décembre 1914
Je vais encore à la visite pour mes pieds. Ainsi que beaucoup d’autres, on nous donne de la pommade pour nous graisser les pieds. Canonnade vers Boureuilles. Le pays de Neuvilly n’est pas bombardé pendant que nous y sommes. Après quatre jours passés ici nous quittons Neuvilly à 16 h 30, tout le 2ème bataillon. La nuit commence et nous ne pouvons pas être vus des 1ères lignes. Nous passons à Aubréville, Parois, Vraincourt, Auzéville. Nous allons cantonner à la Grange-le-Comte, grosse ferme située commune de Clermont-en-Argonne. Trois compagnies cantonnent dans la ferme et nous couchons dans la paille. Le colonel Fourest, commandant le 131ème, loge dans la maison d’habitation avec les officiers du bataillon. La cuisine se fait dehors ou dans des hangars, par escouades.