14-15 avril 1915.
J’obtiens une permission de 48h.
(Bedel a collé, entre deux pages, sa demande de permission)
Je quitte Châlons avec le colonel Naulin. Nous voyageons de Châlons à Paris en 2h50. Wagon-restaurant. Veuves dans plusieurs compartiments. Officiers anglais. Pharmaciens à cinq galons.
Paris. 9h du soir. Pas de lumières. Pas de voitures. Les boulevards, avec un bec de gaz tous les cent mètres, sont lugubres. Le Champ de Mars est un grand trou noir.
9h50 – je monte dans le rapide de Bordeaux. Personne dans le train. J’attends à St Pierre des Corps le train de 6h pour Châtellerault.
A la Genauraie à 9h. Christiane, centre d’une foule d’émotions.
Départ de la Genauraie à minuit. Train rapide, vide.
Une journée à Paris. Paris, morne, ressemble au Paris des dimanches d’été. Peu de militaires. Des territoriaux aux postes des ministères, des casernes. Trop de jeunes hommes non militaires. Impression de gêne, sentiment qu’on n’est pas à sa place à Paris. Impatience de le quitter et de rejoindre le régiment.
j’imagine qu’il faut plutôt lire » aux portes des ministères.. » qu’au » postes des ministères… ».
Pharmaciens à cinq galons… Bedel n’ose l’écrire, vraisemblablement des officiels mais embusqués de luxe tout de même, loin de la » riflette » !