28 avril 1915. Thierville près Verdun
Nous partons à 3h du matin au beau clair de la lune pour Verdun. Quelques vagues traces de combat autour de Souilly. Elles datent de septembre.
Autour de Verdun, consignes sévères.
Nous cantonnons dans un faubourg fleuri. La division est avec nous. L’histoire du groupement est erronée. On entend peu le canon. Ces jours derniers nous avions cédé beaucoup de terrain autour des Eparges, à la Tranchée de Calonne. A l’heure qu’il est, tout est repris. Les pertes des Allemands qui ont, à leur habitude, attaqué en masses serrées et profondes, paraissent considérables. Les nôtres ne le sont pas moins. La baronne de Roussy infirmière-major d’un hôpital de Verdun l’atteste…
Dans la soirée, rien de nouveau encore. Une fois de plus nous arpentons la grand’route, l’esprit livré aux hypothèses.
pour le moment rien ne laisse présager le déluge de fer et de feu qui va s’abattre sur Verdun le 21 février de l’an prochain…
A tel point que le GQG fait désarmer certains forts de la ZFV pour diriger l’artillerie sur d’autres théâtres d’opérations où elle semble plus nécessaire, et en confie la défense à un général qui sera très vite dépassé par les évènements le 21 février…
Ce qu’on paiera au prix fort ( sans jeu de mots…) le moment venu…