23 mai 1915. Lyon
Oui, l’Italie intervient et déclare la guerre à l’Autriche.
A Lyon, il y a 70.000 Italiens. Ils manifestent bruyamment leur joie d’avant-guerre. Ils seront moins joyeux dans quelques jours quand ils sauront ce que c’est…
J’ai des nouvelles du régiment. Le colonel m’écrit le vide que fait mon absence !…* Le régiment est près d’Arras dans les tranchées de Notre-Dame-de-Lorette. A toutes les fêtes du canon, à toutes les orgies de vies humaines, quoi !…
Au bataillon, ce sont deux sous-lieutenants (Cordonnier et Marchand) et deux lieutenants (Boby et Faivre d’Ancier) qui commandent les compagnies. Pas d’autres officiers.
On a des nouvelles de Roederer et de Plaisant. Ils sont ensemble à Ingolstadt, en Bavière.
Maurice Bedel, un futur Goncourt raconte sa Grande Guerre.
la pénurie d’officiers de métier, qualifiés et expérimentés commence à se faire durement sentir, on confie des compagnies entières à des officiers de » complément », nécessairement moins professionnels malgré leur bonne volonté…
il va donc être temps de mettre en marche la » fabrique des officiers »…soit une formation accélérée de façon à » boucher les trous » autant que faire se peut…
Hélas beaucoup et des meilleurs ont déjà laissé leurs peaux lors des combats ineptes d’août et de septembre 14 et ces sanglantes et bien inutiles hécatombes feront qu’il sera quasiment impossible de remplacer les disparus de façon satisfaisante; ceci jusqu’à la fin du conflit, nonobstant le courage des promotions successives de ces officiers …
Il en sera de même pour la troupe avec la » crise des effectifs », puisqu’il faudra mobiliser par devancement d’appel les différentes classes d’âges un an voire deux ans avant leur temps normal…
Un casse-tête pour le GQG…