6 décembre 1915. Schmargult
Je rentre à Schmargult en faisant le beau détour par le col de la Grosse-Pierre, Gérardmer, Retournement et le Hohneck. En route, je rencontre tout mon cher 22ème bataillon alpin transporté en camions automobiles. Il a quitté cette nuit le Reichackerkopf et n’en semble point fâché. Dieu sait où il va !… Les hommes chantent ! Changer !… On croit toujours que c’est pour trouver mieux.
Je fais ce trajet dans une vieille victoria, trouvée abandonnée à La Bresse et que tire un gros cheval de la batterie. Mon cocher, un artilleur casqué, conduit mon équipage comme il ferait d’un caisson. Nous buvons les obstacles, y compris les tas de cailloux.