3 février 1916.
Des zeppelins ont bombardé Paris et sa banlieue, faisant des victimes nombreuses.
Des zeppelins ont arrosé une province anglaise tuant et blessant plus de cent cinquante personnes.
Le front serait-il le dernier endroit où l’on dorme en paix ? Certes nous ne couchons pas sous des lambris dorés, mais nos trois mètres de rondins et de rochers seraient, j’en suis sûr, payés très cher par quelques Parisiens de ma connaissance.
Ils sont forts, les gredins ! Et les surprises qu’ils nous réservent pour nous amener coûte que coûte à accepter la paix, ne sont pas épuisées. La tactique est assez bonne : « Nous ne pouvons ni détruire, ni démoraliser l’armée, démoralisons le public en le marmitant et en détruisant le toit sous lequel il dormait en paix. »
Oui, il dort trop en paix le public et le gouvernement avec lui. Pendant que le Boche invente, améliore, et nous surprend, nous sommeillons douillettement sous l’oreiller de la Routine.
Je n’ai plus confiance que dans la puissance de notre artillerie, à moins que le Boche sournoisement industrieux n’ait fait mieux que nous et nous le démontre un jour ou l’autre. Que n’avons-nous au lieu de six cents députés un tyran intelligent ! Vraiment, c’est à vous dégoûter de vous faire tuer…
ainsi à l’époque on considérait déjà qu’il y avait trop de députés ? L’antienne n’est donc pas nouvelle !
» Un tyran intelligent » souhaité à leur place…certes Poincaré était intelligent, mais loin d’être un tyran, d’ailleurs la Constitution l’en empêchait…