6 avril 1916.
Fièvre de l’installation. J’organise mon gourbi, j’en chasse quelques poux qui s’y prélassaient, des poussières qui s’y organisaient, des vieux restes des dernières batailles, quelques écailles de sang ici, quelques débris de vareuse là. Je mets un bouquet de primevères sur la planche d’opérations qui me servira dorénavant de table. Dans ce petit réduit où le soleil entre quand même par deux carreaux brisés je mets de la joie de vivre où il y eut tant de révoltes contre la mort.