Le poker un jeu d’hommes ?

Je ne sais pas vous… mais moi, lorsque j’arrive à une table de poker, je suis dévisagée comme si j’étais une bête étrange. Alors évidemment, je sais, ça se voit (!), je suis une femme… Et il est vrai qu’au mieux, on est une petite poignée de nanas sur un tournoi mixte, et en minorité affligeante dans les cercles ou casinos.

Elle a la vie dure l’image des arrières boutiques enfumées où quelques caïds règlent leurs comptes (sérieux) autour d’une partie de poker (tendue), tandis qu’une brunette (sexy) sert le whisky (hors d’âge… forcément !).

Dernièrement, lors d’une étape du Winamax poker tour, j’étais même interviewée par l’équipe de télévision locale sur les avantages et les inconvénients d’être une fish joueuse parmi tous ces sharks mâles. Simple : les joueurs nous voient comme des ultra-conservatrices, très serrées, qui ne jouent qu’avec des monstres en main. Ce qui permet de voler pas mal de pots dès qu’il y a une grosse carte sur le board, mais qui, à l’inverse, nous désavantage considérablement lorsqu’on a réellement de belles cartes : personne ne suit.

Au mieux, on est considéré comme une chanceuse si on gagne… voire une chieuse, dont la chance insolente perturbe la partie de ces messieurs, si on gagne trop. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai entendu « dis-donc, tu touches aujourd’hui, qu’est-ce que tu chattes ! », alors que je n’avais jamais (ou peu) montré mes cartes.

Au pire, ils nous considèrent comme une (plus ou moins belle) plante un peu cruche qui vient s’encanailler dans un milieu réservé aux mâles, comme une anecdote venue distraire leur partie. Pour peu qu’on perde, là c’est carrément soit l’apitoiement soit l’indifférence la plus complète. Je me souviendrai longtemps du visage d’un joueur qui discutait avec son voisin pendant un coup important, où j’étais largement favorite… jusqu’à la river qui lui a donné son tout petit pourcentage de chance de l’emporter. Il n’a même pas daigné arrêter sa conversation ni même me regarder lorsque je suis partie.

Les organisateurs de tournois ont même créé spécialement pour nous des « ladies », qui se développent de plus en plus. Mais c’est un autre débat qui fera d’ailleurs l’objet d’un nouveau post.

Alors sexiste le poker ? Moi j’en suis convaincue.

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