Marie Loyher a été la première femme du WPO Dublin 2013. Elle a fini 15e du tournoi le plus fun de l’année parmi une horde de plus de 1.000 joueurs (et quelques – trop – rares joueuses) après avoir rendu désormais célèbre son pseudo Cho7 en table télé.
Marie s’est confiée… Avec humour, ferveur, intensité. A son image. Sans détour.
Joueuse affiliée à la communauté FrenchNoLimit, cette sémillante jeune femme de 36 ans (« dans un mois ») est aussi souvent de noir vêtue que parée d’un lumineux sourire. C’est simple, il suffit qu’elle entre dans une pièce pour que tout autour respire la joie de vivre… contrairement à son pseudo ! Mais la Cho7 est une pipelette : on tire un fil, c’est toute la bobine qu’elle déroule. Et comme de mon côté, un brin de laine m’entraîne… Alors bien sûr, j’ai hésité… et puis j’ai tranché : pourquoi serais-je la seule à avoir l’ensemble de l’interview ? Plutôt que de vous livrer juste des morceaux choisis, j’ai préféré laisser Cho7 faire son intégrale. A picorer… sans modération.
Qui est Cho7 ?
Marie, en mode Cho7, quand il s’agit de parler d’elle :
En général quand je joue au poker, en live, je dis que je suis vendeuse de chaussures. Autour d’une table de poker, je ne dis jamais ce que je fais. Je ne vais pas dire que je suis prof de maths, c’est pas possible. Mais tu veux savoir ce que je fais vraiment dans la vie ? Et bien je donne des cours à des jeunes qui sont principalement en fac de médecine, donc j’enseigne toutes les matières scientifiques.
C’est pour éviter que tes adversaires te voient trop « matheuse » ?
Oui, je trouve que ce n’est pas très malin de dire qu’on sait à peu près compter et tout… Moi, quand je suis à une table en live, j’aime me faire passer pour la plus « nouillette » possible ! D’ailleurs c’était mon ancien pseudo sur les rooms « La Nouillette ». C’est vraiment ce que j’essaie de faire passer quand je joue en live : ne pas paraître trop initiée, ne pas envoyer trop de vocabulaire pokeristique… genre si le mec dit « je fais un Cbet », je réponds « ben pourquoi « c’est bête », c’est quoi ? » C’est ça l’idée : toujours passer un peu pour la nouille, parce que l’image que la plupart des hommes ont de nous aux tables c’est qu’on est des serrures, on ne sait pas jouer… il faut s’en servir. Je n’ai pas besoin d’arriver à prouver mon jeu à une table par mes mots ou mes gestes… Donc voilà, je dis que je travaille dans un magasin de godasses…
Et qu’est-ce qui t’a amené à vendre des godasses… au poker ?
J’adore jouer aux cartes de manière générale. J’aime vraiment ça. J’ai appris à jouer aux cartes très jeune en fait, au poker fermé avec mon grand-père, j’avais 5 ans je jouais avec des pièces. J’ai aussi appris à jouer au ramis, au tarot, j’adore jouer à la belote contrée… bref tout ce qui est jeux de cartes et la convivialité qu’il y a dans ces jeux. Et après, avec mes amis, j’ai toujours joué aux cartes. On faisait des concours de contrée dans les bars le dimanche.
« Je suis une joueuse »
En bonne marseillaise qui se respecte… Mais le poker, c’est une passion :
Vraiment j’adore les cartes. Mais même au-delà du jeu de carte, j’adore le jeu de manière générale. Je suis une joueuse. Pas une joueuse d’argent par contre : je ne joue pas au loto, je ne gratte pas des tac’0 tac ou des machins comme ça… mais j’adore jouer… un jeu de société, n’importe quoi… je suis partante. J’ai passé des nuits à jouer au Risk ou à d’autres jeux de stratégie. Pas liés à l’argent. Je suis juste très joueuse ! Et le poker ? J’avais déjà les bases du poker fermé auquel je jouais avec mon grand-père, et le hold’em je m’y suis mise il y a environ 8 ans.
Une rencontre, un groupe d’amis et hop ! Marie s’est retrouvée à jouer tous les mercredis soirs au poker hold’em.
… Et comme j’adore les cartes, je me suis vite mise dedans. L’un de ces amis-là, justement, c’est Michel (aka Le Sanglier13) qui est mon parrain FNL… Nous jouions à chaque fois qu’une occasion se présentait, tous les étés, on organisait des tournois à 20-30 autour des grillades et d’une bonne bouteille de rosé, avec les mômes qui jouent autour. Le principe : convivialité, jeu et bon moment.
« Comme une gamine »
Le poker reste une façon conviviale et bon enfant d’assouvir ta soif de jeu ?
Oui, comme je l’ai déjà dit dans une autre interview : Tu me donnes une pile de jetons et des cartes, je suis vraiment comme une gamine de 4 ans devant un arbre de Noël. Il n’y a pas un moment quand je suis arrivée à Dublin où je me suis dit : je viens pour gagner de l’argent. J’ai surtout pensé à y prendre un max de plaisir. Ce n’est pas du tout l’appât du gain qui me motive : même quand je joue online, je fais souvent des championnats gratuits. C’est plus pour la gagne que pour ce qu’il y a au bout. Alors bien sûr, je ne vais pas dire que je ne suis pas contente d’avoir gagné 7.000 euros à Dublin. Mais on m’aurait donné d’entrée 5.000 euros en me disant que j’avais gagné le tournoi, j’aurais préféré le jouer quitte à en perdre la moitié. Le poker, c’est vraiment pour le jeu et pour la gagne. Pas vraiment pour l’aspect financier. Par contre, j’aime bien gagner quand même hein, attention !, je suis compétitrice !
Quand on veut on peut !
Entière, Marie a un tempérament de compétitrice, par nature :
Quand je fais un truc, c’est à fond. Pour mon boulot, par exemple, je prends mes élèves au début de l’année, je travaille 14 h par jour, 7 jours sur 7… Je mets tout en œuvre pour leur réussite. Et c’est comme ça pour tout : si je décide de faire un truc, je me donne corps et âme pour ça, je donne ma chemise, ma culo… Heu… tout !
… Pas ta chaussette Marie !
Non, mais je leur donne ma vie. Avec mes élèves, s’il est 23 h et que l’un d’eux m’appelle je prends mon scoot’ et je fonce. Je suis vraiment comme ça. Et quand je commence, par exemple, à faire un championnat où je vais essayer de me mettre des objectifs, je vais être vraiment accrocheuse. Je pars du principe que quand on veut vraiment quelque chose, on l’a. La volonté y fait beaucoup et j’ai ce tempérament là.
Et le WPO ?
Revenons sur le Winamax Poker Open… avec le recul, comment analyses-tu ton tournoi ?
- Mon jour 1 s’est vraiment joué en trois phases : la première partie et la dernière partie très bien, et une phase un peu au creux de la vague au milieu quand j’étais avec Michel Abécassis et Damien Lhommeau. A la table j’ai vécu un petit moment de solitude. Mais globalement j’étais très contente de mon jour 1.
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- Le jour 2 c’était un peu l’inverse : le début du tournoi et la fin où j’ai déconné et au milieu où j’ai vraiment bien joué. Ça venait de toi ? Oui, j’étais fatiguée… (NDLR : Marie a fait le coverage FNL entre ses deux premiers jours… avec les aléas de Dublin !) pourtant je suis arrivée à ce jour 2 avec un stack confortable : j’avais 73K, en 20 minutes j’ai perdu 40k ! Un très mauvais début de jour 2. En plus j’ai eu pas mal de mains au début où je suis passée toujours à côté du board, je me suis fait 3bet, 4bet, ça partait à tapis ! Et à la fin du jour 2 je pense aussi que j’étais vraiment fatiguée. J’avais enfin réussi à monter un énorme stack, j’avais 600k j’ai spew 400k en 20 minutes… les 20 minutes avant la fin du jour2. C’est trop con.
Marie au départ du Day3
Vidéo : Ronan Bouillot pour la FrenchNoLimit
- Et le jour 3, pour moi il est parfait. Je le redis : je n’ai pas fais une erreur. J’ai joué un poker impeccable… parce que des conneries j’en ai fait les autres jours, mais le jour 3 je n’ai jamais joué comme ça…. Je peux reprendre toutes les mains les unes après les autres, parce que je l’ai rejoué le film hein, je pense que je n’ai pas fais d’erreur. Et même mes KK contre les AA, je ne regrette pas. Ce que j’ai fais en table télé, c’était pour arriver à ça justement : au moment où j’ai la grosse main je voulais qu’il y en ait un qui soit agacé et qu’il me push ! Je n’attends que ça, je veux qu’il me fasse tapis. À quatre à la table, c’est vraiment le set up pourri parce que c’est vraiment ce que je voulais… Je ne peux rien faire d’autre, je ne peux pas la jouer autrement cette main. J’en ai parlé après : des gens me disent « avec tes rois tu pouvais peut-être coucher sur son all in », attends : je le couvre, j’ai le double de son stack, et je veux qu’il fasse tapis, je n’attends que ça. (NDLR : Marie est sortie 15e du tournoi, un moment après cette rencontre, avec AQ en main… qui tombe aussi contre AA du non moins talentueux Jérôme Guermeur !) Les autres jours, j’avoue, j’ai chatté un peu, notamment un coup énorme durant le jour 2, mais le jour 3 non, jamais, je n’ai pas mis d’horreur, je me jette un peu des fleurs mais je pense que j’ai vraiment bien joué le jour 3.
« Je ne regrette rien »
Qu’en retiens-tu au global ?
Je suis contente de mon tournoi, du résultat, de la manière dont j’ai joué… je ne peux rien regretter.
Et la table télé ? Tu semblais avoir une petite appréhension avant lorsque tu as appris que tu allais en table télévisée, retranscrite en streaming sur le site Winamax, pourquoi ?
Oui, parce que je n’avais pas spécialement envie que les gens voient ma manière de jouer, ni qu’il puissent en découvrir plus… Par contre, une fois que j’y étais, j’ai fait totalement abstraction de ça. Certains m’ont demandé si j’avais montré mes 33 parce que j’étais en table télé pour faire le show : eh non, pas du tout.
Tu étais exactement comme aux autres tables finalement ?
Oui, les gens se demandaient ce qu’il se passait : je partais, j’allais fumer. Tranquille, comme je fais aux autres tables. Je joue toujours comme ça, je ne vais pas changer parce que je suis en table télé ! D’autant que je n’étais pas short, j’avais 1,5 million… j’étais bien. Et quand j’ai besoin comme ça de sortir, si je sens que j’ai l’appel de la nicotine, je dois sortir sinon je joue mal : j’ai eu un jour à regretter de ne pas avoir écouté cet appel en tournoi à Cassis, j’ai joué une dernière main que j’aurais dû laisser passer. Depuis, quand j’ai envie d’aller prendre l’air, j’y vais. Et une clope : c’est mon système de récompense qui réclame ! Je suis une « toxe » de la clope faut dire… mais je me suis patchée en rentrant de Dublin !
« C’est… Wahou ! »
Si tu n’avais qu’un moment à retenir, le meilleur ?
Finalement ce qui reste le meilleur dans ces tournois, ce n’est pas le poker. Ils m’ont fait tellement rêver là tous (NDLR : il y avait un rail FrenchNoLimit particulièrement fourni à Dublin !), rien que d’en parler, j’en ai des frissons. Cette ambiance là et cette union entre tant de gens qui viennent de tellement d’horizons différents, de vie, de boulot, d’âge, de culture… C’est incroyable ! Et ça me laisse toujours super émue. Je me dis toujours : « Wahou ». Ça ne change pas depuis que je suis dans cette communauté. En live, tous ces gens qui n’ont rien à voir les uns avec les autres, et on est tous là, bien. Il y a une sorte de… j’ai beaucoup de mal à trouver des mots. C’est assez magique. C’est vrai que la communauté FNL et les moments qu’on a passé tous à se soutenir, à se suivre. Pour moi le meilleur moment c’est ça.
Cho7 faut pas l’inviter !
Tu ne retrouves pas ça dans d’autres milieux ?
Pour moi, il n’y a pas d’égal à ça, émotionnellement. Je suis profondément attachée à la diversité et ce forum, c’est vraiment ça. Je prône la diversité, ça fait la force. Je trouve que cette communauté en est un exemple parfait. D’ailleurs j’écris souvent sur le forum quand ça râle un peu : « N’oublions pas que c’est la diversité – et l’union – qui fait la force »… Donc mon gros coup de cœur, c’est ça. Et je remarque ça à chaque fois… Car je les fais tous, ou presque, les live avec la FNL : moi il ne faut pas m’inviter quand on fait un tournoi avec des gens que j’aime bien, parce que c’est quasi sûr que je vais venir ! Je suis de Marseille, et pourtant, il m’est arrivé de prendre un billet d’avion pour faire l’aller-retour à un tournoi parisien évoqué au détour d’une conversation online et de rentrer chez moi juste après ! L’organisateur n’y croyait pas.
Désormais, t’es tu fixée des objectifs ?
Je n’en n’ai pas vraiment. Mais il y a quelques rares personnes qui connaissent ma façon de jouer et d’appréhender le poker et qui croient vraiment en moi. Il n’y en a pas beaucoup… Il reste toujours ce vieux truc de « c’est une nana, elle a chatté » quoi que, ça a changé un peu depuis Dublin, l’autre soir j’étais sur Teamspeak, un mec m’a demandé mon avis sur un coup. C’était la première fois ! Il ne m’avait jamais demandé avant. Mais donc il y a quelques personnes, dont Alan (aka LilasDaddy) notamment, qui croient en moi. Et il me pousse vraiment Alan. Donc j’ai envie de jouer un peu plus pour voir si au final je peux confirmer des résultats même online. Mais ça ne restera jamais ma priorité, je ne peux pas. Je n’envisage pas de devenir professionnelle de poker online (rires), je ne pense pas avoir le niveau de toute façon. Alan tente de me convaincre à m’y mettre vraiment, car il pense que si je m’y mettais dans moins d’un an je pourrai allez plus loin encore… on fait des sessions ensemble, alors il voit réellement mon jeu, le détail de mon sizing, ma main, tout. Alors c’est vrai que quand ça vient de quelqu’un comme Alan, ça me fait réfléchir, même si je n’ose y croire. C’est pas comme quand ça vient de mes proches ou de mon amoureux… qui sont forcément moins objectifs.
Eh oui messieurs : le cœur de Marie, pourtant immense, est totalement pris par son « amoureux », qu’elle gardera enfoui dans cette love-intimity ! Par contre, elle lie d’autres relations, totalement pokeristiques, avec certains, dont Alan, qui est par ailleurs coach sur Poker Académie.
Qu’est-ce que ça t’apporte ?
Alan, je lui dois beaucoup : toute la technique qu’il m’a apprise notamment. Je pense être une intuitive, mais techniquement je vois désormais ce qu’Alan m’a apporté : les trois derniers live que j’ai fais, je suis rentrée ITM (NDLR : dans les payés) à chaque fois. La bonne base de live que j’avais déjà intuitivement, Alan m’a poussée à l’améliorer techniquement en ligne. C’est vrai que je suis naturellement super calme aux tables, j’avais déjà une bonne maîtrise de moi, intuitivement. Alors il pense que si je progresse techniquement, ça va faire mal.
Le mental d’acier de la Cho7
Toujours zen Marie, qu’il y ait un sombre fish, un brillant Monteirozor, une star ou le champion du monde à côté d’elle : elle 4bet sans sourciller s’il faut. Solide. Comment fait-elle pour être aussi calme, fairplay, souriante quoi qu’il se passe ?
Déjà je suis un joyeux luron… Dans ma vie, j’en ai chié. Réellement. Et quand je vois où j’en suis aujourd’hui, et ce que j’ai réussi à faire… Bon, je ne suis pas riche, mais j’ai construit ma vie, alors quand je vois d’où je viens, je relativise forcément. J’en ai rien à faire de prendre un bad au poker, je ne peux pas pleurer pour ça. C’est un jeu le poker, et je le prends du bon côté. Je suis optimiste, toujours très positive : je sais ce qu’il y a de pire… je sais aussi qu’il y a mieux et je tente de l’approcher. Mais je sais aussi toujours regarder les gens dans la misère.
Il n’y a d’ailleurs qu’une ou deux photo où je suis en mode « sharkette », sinon, je ris toujours. Je crois que c’est intimement lié à mon vécu et je crois qu’il y a vraiment des choses plus graves dans la vie que le poker. Et je ne pourrai pas un jour disjoncter parce que je prends un bad au poker, c’est inconcevable. Je peux être agacée, mais je pense que je ne suis jamais en tilt, même quand je prends des horreurs ! Mais là, en plus, à Dublin, comment tu veux que je tilte : le mec (NDLR : Monteirozor !) il a les AA j’ai les KK… Si tu n’acceptes pas ça, il ne faut pas jouer. Je pense en effet que ce moral là est mon point fort.
Impressionnante Marie !
Droite dans ses bottes… qu’elle ne portait pas ici d’ailleurs !
Mais revenons aux objectifs, en effet : elle ne joue pas beaucoup en ligne la Cho7, alors désormais :
« Quand je vais ouvrir mon ordi pour jouer, je vais faire une vraie session et ne pas me contenter d’une table comme je le faisais jusque là. J’ai commencé hier d’ailleurs (NDLR : samedi), j’ai buy-in environ 70 euros de tournois ce que je n’ai jamais fais avant ou alors lorsque j’avais gagné un ticket ! J’ai une bankeroll d’environ 1.000 euros et jusque-là je ne faisais que des petits tournois. Donc je vais tenter d’un peu plus multitabler et de jouer plus régulièrement… mais bon, ça reste compliqué avec le boulot. »
Tu as commencé d’ailleurs, ça a payé ?
Là j’ai fais deux fois le Top50 je suis rentrée 2 fois dans l’argent. Donc je vais essayer de jouer des buy-in un peu plus conséquents par rapport à avant, en me disant aussi que ma bankeroll de live peut servir à ça.
Et enfin, j’ai super envie de faire la finale WiPT à Paris. C’est un buy-in à 550 euros, je suis déjà stackée (NDLR : comme elle l’était d’ailleurs au WPO Dublin, à hauteur de 20 % par Alan qui décidément mise sur les bons poulains ! Non, le mot n’existe pas au féminin ! Na !) Et je vais retourner dans les cercles et casinos autour de chez moi. Je me répète : il me faut des jetons pour m’amuser !
Pour résumer, tu apprends la technique online, et tu t’éclates en live ?
Oui, comme je l’ai dit à Mama (NDLR : voir aussi le blog « Elle est là Mama »), je suis une vraie gamine à une table de poker. Dans la vie, je ne suis pas du tout diplomate : je suis d’une franchise affligeante – car parfois blessante – tant je suis sincère, je n’ai aucun tact même avec les gens que j’aime, je n’ai aucun filtre. Franche, je ne mens jamais : d’ailleurs je suis un peu psychorigide au sujet du mensonge et de l’honnêteté… Par contre, à une table de poker je suis quelqu’un d’autre dans le sens où je vais bluffer, c’est le seul moment de ma vie où je vais mentir en disant déjà que je vends des godasses par exemple… J’ai l’impression que tout ce que je me refuse dans ma vie par conviction, au poker je peux par jeu. C’est mon échappatoire. Je rentre dans la peau d’un personnage…