CrocMonsieur : le magicien de la Team Winamax

Une fois n’est pas coutume : je laisse avec grand plaisir la plume à Anne41, qui a joué la « petite souris » curieuse – selon ses propres termes dans l’article « Survivre au poker à Dublin » dans La Nouvelle République. Membre de la communauté FrenchNoLimit, Anne Irjud, journaliste, est allé au WPO Dublin 2013. Elle revient des souvenirs plein la tête… de bons moments et des belles rencontres. Dont celle avec le joueur professionnel Nicolas Lévi, alias CrocMonsieur. Portrait.

croc

Nicolas Lévi aka CrocMonsieur au WPO Dublin 2013
(Photo Olivier Brosset)

A Dublin, la pro Team Winamax était présente au grand complet. L’un des plus accessibles (et des plus bavards) est sans conteste CrocMonsieur : rencontre avec Nicolas Lévi. En toute franchise.

Quand, à ma table du « main » de Dublin, arrive Nicolas Lévi alias CrocMonsieur, mon assurance déjà très relative en prend un coup supplémentaire… Craquer sa paire de rois m’a donné de l’assurance ! Finalement, il a bust juste après la main qui m’a été fatale (et il a fait une re-entry, lui, pas moi).

Ça a créé des liens tout ça et la papote débute devant la table de coverage (il donne une ITV à Benjo). Il promet de me consacrer quelques minutes pour les FNL. La rencontre se fera le lendemain, au bar… Et durera plus d’une heure de discussion à bâtons rompus (mon burger a eu le temps de se dessécher dans l’assiette). Sympa le pro, vraiment. Et bavard comme une pie irlandaise.

« Moi, j’aime bien être ici. On joue à domicile. Et nous sortons de notre bulle de joueurs pros qui se retrouvent sur les gros tournois. Là, on est au contact de passionnés, d’amateurs, de gens qui jouent pour le plaisir. Y’a moins d’intox et c’est sympa. »

C’est vrai que le tout jeune papa (bébé a 5 mois) est accessible et répond aux sollicitations avec le sourire. Alors il est pas mal sollicité. Même s’il se fond plus facilement dans la foule quand il n’a plus son chapeau vissé sur le crâne.

« C’est vrai qu’ici, les membres de la Team sont des célébrités et qu’on est sollicités. Mais c’est le jeu. » Sourires. « Mais dès que je quitte l’hôtel, plus personne me connaît et je suis un parfait inconnu. » Quand je vous disais qu’il ne se prenait pas au sérieux, Nicolas… D’ailleurs, le poker, si c’est sa vie, ce n’en est qu’une partie. « Je suis heureux de vivre du poker. Je me suis battu pour y arriver. Mais si à 80 ans je ne vois que le poker dans ma vie, ce sera triste. » Donc ? « J’ai envie d’entreprendre, de faire des choses concrètes. De donner un sens à mon chemin avec quelque chose de beau. »

Ne serait-il pas un peu intello le champion ? Sans doute : diplômé en informatique (il a commencé à jouer au poker en étant étudiant à Londres), il prépare l’après-poker. « J’ai envie de réussir mieux qu’un bluff intelligent. Le poker, c’est un jeu d’individualiste. Je ne produis rien. » Et le « shark » d’expliquer que depuis son mariage et la naissance de sa fille, il ressent une plus grande responsabilité.

J’ai toujours su que je ne ferai
pas ça toute ma vie ”

« Le poker est chronophage… Autant que la magie ! » Son autre passion, celle qu’il pratique depuis qu’il est tout jeune. « Je n’ai jamais arrêté la magie. Je reste fasciné, absorbé, captivé. J’ai d’ailleurs découvert les jeux de hasard, même si le poker n’en est pas tout à fait un, dans un club de magie où se jouaient des parties de backgammon. »

Le virus du poker l’a piqué en 2004. « J’ai toujours su que je ne ferai pas ça toute ma vie, même si je me suis beaucoup investi pour arriver à un bon niveau. J’ai eu de la chance : je suis de la génération internet et de l’explosion du poker en ligne. Le jeu évolue sans cesse et il y a encore un vaste champ d’évolution du jeu. »

Nicolas prend à peine le temps de respirer entre deux phrases. Il change de sujet aussi vite qu’il glisse une pincée d’espièglerie dans les sourires qu’il distribue au fur et à mesure des saluts qui lui sont adressés par ceux qui le reconnaissent. Précision utile : y’a du passage dans le bar du Régency à l’heure du « dinner » !

« J’ai beaucoup appris à travers le coaching mental mis en place pour les membres de la Team. » Euh, là CrocMonsieur l’avoue : la gym et l’entretien physique auquel tout bon pro de poker qui se respecte se doit d’entretenir, ce n’est pas son truc. « C’est d’ailleurs ce qui me pesait vraiment, avant, dans le poker : les contraintes que j’avais du mal à gérer. » Comme toutes les contraintes, non ? « Le coaching m’a aidé à rester libre grâce au poker en me permettant de travailler mes oppositions et en me permettant de faire des choix plutôt que d’être en conflit avec moi-même. » Libre, Nicolas Lévi. Le joueur construit ses objectifs comme des rêves à réaliser. « J’essaye de prendre du plaisir en décrochant les objectifs que je me fixe. »

A 30 ans, CrocMonsieur est loin d’en avoir fini avec le poker. Mais il sait déjà qu’il aura une autre vie : il la prépare avec sérieux et lucidité. Mais il est l’heure de retourner sur les tables…

Anne Irjud

 Un tweet du Croc suite à la publication de cet article :

Merci à Anne41/ @TashaCoup2Poker pour cette ITW sur le poker&la vie http://t.co/sdkeMwd7BJ Parait que je suis bavard comme 1 pie irlandaise!

— Nicolas Levi (@CrocMonsieur) October 3, 2013

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