Cher Oncle Soul,
Ou Cher Ben, si tu préfères. Tu permets que je t’appelle Oncle Soul et que je te tutoie ? Tout semble si naturel avec toi que je ne crois pas que tu m’en tiendras rigueur. Je t’ai écouté et j’ai essayé de te voir sur scène, hier, en tentant vainement de fendre la foule qui a fait décoller le festival Darc. J’avoue que le grand écran m’a sauvé la mise.
Tu dis souvent que la soul, c’est la voix et la personnalité. Dans ton univers Motown des sixties, ton chapeau, ton nœud pap’ et j’en passe n’y feraient rien si tu n’avais pas ces deux ingrédients essentiels pour nous concocter tes recettes, dans ta petite cuisine en inox et formica.
Cher Oncle Soul, cette personnalité fait de toi un transporteur d’exception. Je ne suis pas loin de penser que, du haut de tes 25 ans, comme tu n’as pas connu cette période que tu fais revivre au public, tu es le plus libre des hommes. Tout cela n’éveille en toi ni tristesse, ni mélancolie, dis tu. Tu a épousé ce style, mais en couple libéré, en quelque sorte. C’est cette insouciance qui va droit au cœur du public. Et un tas d’autres choses aussi. Tu dois savoir pourtant que ton aisance d’artiste vintage émancipé charrie des sentiments qui touchent précisément à la mélancolie pour ceux qui ont connu de leur vivant les Otis, Aretha, Ray ou Wilson. Et c’est évidemment parce que ton côté show-man fait de toi, disais-je, un transporteur d’exception.
Ta musique a une âme. Tes reprises, qui renouent avec la tradition des « covers » des sixties, sont bien plus que de simples reprises. Tu trempes tes interprétations dans du bonheur. Même tes chorégraphies façon Temptations ont ce je-ne-sais quel décalage joyeux qui rend le public heureux. On a l’impression que tes courses frénétiques, tes bateleurs à casquette nous font passer ton spectacle en accéléré. C’est toujours trop court quand c’est bon. Dis-donc, tu n’épargnes pas non plus tes saxophonistes marathoniens ! C’était quand même un peu plus calme avec les Temptations, tiens, voici My girl…
Je disais que ton show était un excellent moyen de transport, une belle machine à rêves. Tu m’as donné envie de revoir The Commitments, tu sais, ce film d’Alan Parker dédié à la soul. Tu m’as fait repenser à la phrase du manager Jimmy Rabbitte sur la soul « qui t’emmène ailleurs et qui ne te raconte pas de salades ».
Cette foule et ce grand écran auront eu du bon. Ils m’ont donné envie de te revoir en concert, mais autrement, sans doute dans un endroit plus intimiste. Il n’empêche que, sur le grand écran, j’ai croisé tes yeux. Contrairement à ce que tu chantes, tu as dans ton regard ce petit quelque chose qui brille et qu’on retrouve dans celui de Spike Lee.
Tu es en tout cas plus que ce Soulman que tu chantes.
Merci et longue route à toi, Oncle Soul,
Et comme disait Aretha… tiens, je le françise comme tu le fais avec tes chansons, « ar-I-S-P-I-Ci-T ».
Respect, Monsieur Ben,
SébAcker
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