Inévitable, ou presque. Il est ces jours-ci très difficile d’échapper à la diarrhée, à Tours comme ailleurs.
En matière de « diarrhée aiguë », on est même coincé en pleine zone rouge, si on se réfère à la carte du réseau Sentinelles, le système national de surveillance qui recueille, analyse et redistribue en temps réel les données épidémiologiques issues de l’activité des médecins généralistes libéraux :
En zoomant sur notre région Centre, le diagnostic se confirme : c’est rouge vif de chez rouge vif, en Indre-et-Loire. Et à moins de se réfugier tout en haut des causses du Larzac, comme me le souffle mon collègue Daniel, la menace est partout.
Voici le dernier bulletin en date, portant sur la semaine du 31 décembre au 6 janvier : « Diarrhée aiguë : Démarrage de l’épidémie de gastroentérite, 410 cas pour 1OO.000 habitants, c’est au dessus du seuil épidémique (283). »
Si vous êtes, comme nous, d’un naturel curieux, vous apprendrez avec délectation ce qu’est l’exacte définition de l’indicateur « diarrhée aiguë » : « Un cas est défini par la situation suivante : au moins trois selles liquides ou molles par jour, datant de moins de 14 jours, motivant la consultation. »
C’est très embêtant, la gastro, et même si on en rit souvent, on sait que malheureusement, parfois, elle peut provoquer, chez les personnes fragiles, notamment les petits bébés, des déshydrations aux conséquences lourdes. N’empêche, quel régal, ces petites gastrounettes racontées après coup, au bureau, près de la machine à café, un 3 ou 4 janvier !
– Salut ! ça va ? Oui ? Super. Bonne année, au fait. T’as pas été malade, toi ? Non, parce que moi, ça m’a pris le 26, j’ai été couché toute la journée, à côté de la cuvette, et puis…
Quatre heures plus tard, à la cantine :
– Tiens, salut! ça va ? Oui ? Super. Bonne année, bonne santé. Tiens, à propos, t’as pas été malade, toi ? Non, ben t’as de la chance, parce que moi, ça m’a pris le 27, j’ai été couchée toute la journée, à côté de la cuvette, et puis…
Cinq heures plus tard, dans la salle relax :
-Tiens, salut ! ça va ? Oui ? Super. Bonne année, bonne santé. Tiens, à propos, t’as pas été malade, toi ? Non, ben t’as de la chance, parce que moi, ça m’a pris le 28, j’ai été couché toute la journée, à côté de la cuvette, et puis… (Précisons que l’interlocuteur du midi n’est pas le même que celui du matin ni celui du début de soirée).
Ce qui est dingue et quand même un poil hilarant, c’est que la scène peut se dupliquer ces jours-ci à l’envi, lors de presque toutes ces banales et néanmoins très attachantes scènes de la vie quotidienne : devant la grille de l’école, avec les autres parents d’élèves. Ou dans la file d’attente, à la boulangerie du quartier.
On ne sait pas quelles sont les conséquences, en terme d’arrêts de travail d’un jour ou deux, de ces virus virulents qui provoquent les gastro-entérites. Mais, juste pour savoir si vraiment, tout le monde parle de sa gastro au bureau, on a demandé il y a quelques heures au service com’ de la mairie de Tours (où travaillent quelques 3.000 personnes) et au service com’ de Fil bleu (où travaillent quelque 607 salariés) si le sujet revenait régulièrement ces jours-ci sur le tapis, entre collègues. On attend. On essaira de vous tenir au courant.
Au fait, je vous ai pas dit ? ça m’a pris le 29, en pleine nuit, j’ai senti… Quoi ? Bon d’accord. Ok. J’arrête.
Mais c’est aussi bien que de suivre « l’étrange ligne de peinture blanche qui serpentait sur les trottoirs et les contre-allées des rues du centre-ville de Tours », quoique la luminosité actuelle puisse induire en erreur…
Ahah, bien joué !
Excellent ! Ecriture « coulante » à souhaits (de bonne année, bien sûr) !
C’est du vécu tout ça ! Et cela me rappelle une vieille chanson des Frères Jacques…
http://www.youtube.com/watch?v=MZbI2P1t9ZU