Jean Germain l’a clairement annoncé : le tracé d’une (éventuelle) deuxième ligne de tramway ne sera pas débattu avant les prochaines élections municipales. Pour le maire de Tours et président du syndicat intercommunal chargé des transports (Sitcat), il s’agit clairement de ne pas voir ce délicat dossier susciter des tiraillements chez les élus de l’agglo avant les prochaines échéances électorales.
Mais une photo prise début décembre, au niveau du carrefour de Verdun, et postée sur le blog Le Tram de Tours suscite bien des interrogations, car on y aperçoit une configuration de rails ressemblant à un aiguillage. Avec deux directions : celle de la ligne 1 de tramway, qui tourne sur la droite quartier des Rives-du-Cher,… et une seconde poursuivant tout droit sur l’avenue de Grammont.
Ce cliché n’est évidemment pas passé inaperçu et a alimenté des discussions, notamment sur les réseaux sociaux. Depuis, la situation a toutefois évolué sur le chantier au carrefour de Verdun et les rails qui pointaient vers le centre aquatique du lac ont disparu… Contacté, Cité Tram dément l’existence d’un aiguillage à cet endroit là, mais indique toutefois « que les aménagements d’infrastructures ont été réalisés et dimensionnés pour une interconnexion avec une deuxième ligne de tramway ».
Selon le maître d’ouvrage délégué du Sitcat, seule une fondation a été réalisée. « Cette disposition, décidée il y a deux ans lors de l’établissement du cahier des charges pour les entreprises, permettrait de limiter la gêne liée aux travaux dans le cadre de la pose de voie ferrée dans le prolongement de l’avenue de Grammont. Il s’agit d’une disposition technique dissociée de tout débat présent ou à venir sur la ligne 2… »
Mais, même s’il ne préjuge pas de l’avenir, cet aménagement ne fait que renforcer la conviction de certains élus : en ces temps de rigueur budgétaire, la ligne 2 pourrait se la jouer « low cost ». Elle se présenterait sous la forme d’une ligne 1 bis, utilisant une bifurcation au carrefour de Verdun pour relier le site universitaire de Grandmont, puis l’hôpital Trousseau. Avec une reprise, pour partie, du tracé de la future ligne de bus à haut niveau de service (BHNS) qui entrera en fonction en septembre prochain.
Affaire à suivre… à partir de l’été 2014.
Qu’un choix ne soit fait qu’à l’issue des élections municipales de 2014 est plus que probable. Il n’est par contre pas inutile d’en poser les termes pour avoir le temps d’en débattre.
Passant par la gare de Saint Pierre le tram permettrait de désengorger le stationnement à Saint Pierre. On connait le problème : les voyageurs SNCF garent leurs voitures dans les rues de Saint Pierre compliquant la vie des riverains. Une ligne de tram desservant la gare permettrait d’avoir des trajets aux horaires fiables garantissant les correspondances avec les horaires des trains. Ce serait un puissant incitateur à laisser la voiture au garage, un service qui profiterait à l’ensemble des habitants de l’agglomération.
Au moment du lancement du projet tram sur l’agglomération il était entendu qu’il devait permettre de désenclaver les quartiers dits de la « politique de la ville ». Ce sera chose faite pour Le Sanitas et La Rabière dès le 1er septembre. La Rabaterie et La Galboisière ont attendu leur tour, il faut maintenant se pencher sur leur offre de transport et cela fera partie du débat pour les élections de 2014 qui seront celles des communes mais aussi celles de la communauté d’agglomération. Pourquoi mener une deuxième ligne de tram aux travers de ces quartiers ? Leur population est plus qu’ailleurs usagère des transports en commun. Le tram permettra de favoriser leur mobilité notamment vers les zones d’emploi, les grands équipements culturels et sportifs, les lieux d’enseignements secondaires, professionnels et universitaires.
Le passage du tram dans nos quartiers contribuerait à gagner une bataille vitale pour l’avenir de Saint Pierre des Corps celle de l’attractivité. Les chiffres de l’INSEE le disent avec insistance : le nombre des habitants de Saint Pierre des Corps stagne, voir recule certaines années. Il y a chaque année plus de personnes qui quittent notre commune que de personnes qui y entrent. Beaucoup de logements sont vacants, y compris ceux qui devraient contribuer à la mixité sociale comme la résidence Chem.
Une offre de transport renouvelée, serait un élément puissant d’attractivité vers notre ville. Il faut donc débattre. Quels financements ? Quels avantages ? Quels inconvénients ? D’autres moyens, comme le bus à haut niveau de service, auraient-ils les mêmes avantages ? En parler c’est préparer l’avenir.