Les interventions artistiques de Daniel Buren prévues sur le tracé de la première ligne de tramway de l’agglomération de Tours n’en finissent pas de faire causer. En premier lieu pour leur coût : la fabrication et la mise en place des oeuvres imaginées par le plasticien mobiliseront une enveloppe globale de l’ordre de 1,4 million d’euros (M€). Ce qui, au regard du budget global du tram (401 M€), n’apparaît pas délirant. Mais en période de crise, cette dépense à des fins purement esthétiques alimente forcément la controverse.
Et celle-ci gagne aujourd’hui le terrain de la créativité, car certains s’interrogent désormais sur la réelle « originalité » de certaines de ces oeuvres… Architectes en Touraine, le syndicat des architectes d’Indre-et-Loire, a ainsi noté que les deux kiosques que l’artiste va signer place Choiseul présentaient une étonnante résonnance avec un projet réalisé en 2008 par le cabinet d’architectes Denu et Paradon pour la station terminus Boecklin du tramway de Strasbourg.
De là à dire que la « Buren touch » annoncée place Choiseul, qui nous avait été présentée comme un dérivé de l’exposition Monumenta de l’artiste au Grand Palais (Paris), sent un peu le réchauffé, il y a un pas qu’on ne franchira pas. D’autant que l’arrivée de ces deux kiosques circulaires n’est pas encore acquise.
L’architecte des Bâtiments de France nous précisait, en effet, en janvier, qu’elle s’interrogeait sur la pertinence de cette intervention et avait demandé des simulations afin de vérifier que ces installations (à 201.500 €) n’occulteraient pas la vue sur le Vieux-Tours. Strasbourg pourrait donc bien garder l’exclusivité du concept…
C’est surtout très laid !
Les anciens kiosques doivent se retourner dans leurs fondations…
Franchir le Rubicond à l’ombre des parasols…. à défaut de franchir le pas… un questionnement sur la créativité de l’artiste qui ne manque pas de justesse. À suivre
Dans la cours du Palais-Royal, certaines colonnes de Buren sont assez petites pour permettre d’y refaire ses lacets sans trop se baisser.
Ici, à Tours, je crains que l’oeuvre de Buren n’ai rien gagné en esthétique et tout perdu en utilité !
Que Strasbourg en garde l’exclusivité ne me rendra pas jaloux…