Artaud « Music from early times » (Discograph, 2010)
L’ovni discographique de la fin 2010 est dans cette pochette lumineuse autant qu’énigmatique. A l’image de la musique d’Artaud, Vincent de son prénom, un homme qui sait aussi soigner ses effets.
La référence suggérée à l’homme de théâtre n’est pas déplacée. Il suffit d’écouter « Music from early times » pour en être convaincu. Questionnements lancinants, déplacement des repères, jeux de faux-semblants, tentation o(b)stinante, réflexions en spirale… Que de points communs entre la quête d’absolu d’Antonin et la méticuleuse déconstruction de Vincent !
Pour autant, « Music from early times » n’est pas abscons, ni hermétique. C’est un album riche et généreux, une musique pleine d’imagination et de couleurs, dans laquelle on se laisse assez rapidement entraîner, une sorte de kaléidoscope géant, ouvert sur un monde merveilleux.
Il y a bien sûr cette tonalité rock progressif des années 70, mais aussi une ambiance mélodique planante comme on disait je crois des premiers Pink Floyd. Il y a aussi une texture harmonique qui me fait penser à Debussy.
Si vous avez aimé « Around Wyatt » de l’ONJ, vous retrouverez cette « patte » d’Artaud qui en a signé tous les arrangements. Mais aussi la « griffe » de Daniel Yvinec, patron de l’ONJ et directeur artistique de ce « Music from early times ».
Les musiciens de cet album sont évidemment à la hauteur du joyau : Frédéric Couderc (clarinettes, sax, coudophone, cor anglais), Vincent Lafont (Fender Rhodes, synthétiseurs, électronique), Fabrice Moreau (batterie) épaulent avec talent Vincent Artaud (guitare basse, claviers, programmations).
« Music from early times » est un album hallucinant et hypnotique, dont on devient très rapidement dépendant. En toute légalité ! Pourquoi se priver ?
Bonne idée @Ptilou, je pense que tu ne seras pas déçu ! Mais tu me donneras tes impressions
Tiens je m’en démarre l’écoute sur Spotify…Merci de la suggestion !