Pierrick Pédron « And The » (Jazz village, 2016)
Pierrick Pédron (sax alto, compositions), Jan Weissenfeld (guitare), Chris de Paw (guitare), Julien Hermé (basse), Bernd Dezsevim (batterie), Vincent Artaud (claviers), Marja Burchard (claviers), Damon Brown (trompette), Didac Ruiz (percussions), Jérôme Fagnoul (xylophone).
Sous cette illustration fabuleuse signée Elise « the Cheerleader » Dutartre, le saxophoniste Pierrick Pédron se lâche enfin pour nous offrir un album réjouissant en tous points.
Moi qui l’avais découvert avec Omry, un album qui reste un de mes plus grands coups de coeur de ces dix dernières années, puis suivi avec enthousiasme dans les pas de la fanfare de Cheerleaders, je suis plus qu’heureuse de retrouver dans ces envolées groovy le charme fou de ces albums-là.
Sous l’apparente facilité d’une ligne de basse trempée dans le funk des années 60 – celles où l’on atteignit la Lune, de bien des manières -, dans la virtuosité virevoltante d’un sax à 100 à l’heure – au volant de la Fureur de vivre -, voilà qu’apparaît un Pierrick Pédron joyeux et décomplexé.
La faute aux épices, africaines et/ou cosmiques, qui émaillent les compositions de ce And the réjouissant d’un bout à l’autre ? Sûrement ! Si l’on retrouve l’ambiance floydienne d’Omry (merci Chris de Paw) et le groove cuivré de Cheerleaders, on passe cette fois de l’esprit à la matière, du cerveau aux tripes.
Pierrick Pédron livre du coup avec sincérité et décontraction une pâte sonore aussi riche que digeste, un exploit auquel l’alchimiste Vincent Artaud et ses arrangements ne sont certainement pas étrangers.
Foin de discours, le décryptage de l’illustration de couverture résume parfaitement l’ambiance de cet album. Années soixante, fureur de vivre, cool attitude et visions délirantes ? La majorette connaît bien son saxophoniste…