Dernières vendanges pour Muscat

Les footballeurs ne sont pas toujours comme le bon vin. Certains comme Jérôme Leroy s’améliorent en vieillissant, d’autres continuent de développer cet arrière goût d’amertume qui racle le fond de la gorge. Kevin Muscat fait partie, aux yeux des Français notamment, de la deuxième catégorie. Et pourtant…

Kevin va continuer à tailler mais en costard

La retraite annoncée du rugueux défenseur australien va laisser un certain vide dans le monde du ballon rond. Son engagement, son sens de l’anticipation, sa lecture minutieuse des passements de jambes des attaquants adverses n’avaient en effet que peu d’équivalents sur la planète footballistique.

Mais le plus triste dans cette retraite, c’est qu’il en avait encore sous le pied. Adrian Zahra ne dira pas le contraire. Son dernier télescopage avec le rasé au nom de cépage lui a valu six mois d’hospitalisation. Six mois sur un tacle propre, net, prémédité et techniquement parfait.

Huit matchs de suspension et un sentiment de ne plus être à 100 % plus tard, le fier leader des Australiens au scapulaire va tout de même emmener son équipe sur la route des phases finales de l’AFC, jusqu’à fin juin. La Champions League Asiatique dont les équipes australiennes font partie. Les dernières vendanges de cartons rouges pour le vieux briscard en quelque sorte.

Jean-Louis Triaud peut râler... on lui a piqué son maillot.

Au final, tout n’est affaire que de point de vue. Si Dugarry avait levé les yeux avant son agression en 2001, peut-être aurait-il évité de finir le nez dans le gazon. Car les Australiens, eux, ne garderont pas cette image de Muscat. Pas celle d’un équarrisseur des surfaces, de renard de chevilles, de lamineur d’attaquants, de morniflard d’avant-centre, d’exécuteur testamentaire d’ailiers… non, les Melbourne Victory retiendront de l’homme de 37 ans, le leader qui les a amenés deux fois au titre. La page internet qui lui est consacrée à l’annonce de son départ au mois de juin l’intronise même comme le meilleur joueur ayant jamais évolué dans ce club de Melbourne.

International à 51 reprises, on ne remplace pas Kevin Muscat et son âme de match winner. Si bien que le club lui permet une reconversion dans le staff après une carrière de 21 années qui l’a vu passer par Cristal Palace, Wolverhampton, les Glasgow Rangers ou encore Millwall.