Fifa, ton univers impitoyable
Le foot par le petit bout de la lucarne, ce sont aussi les petites toiles d’araignées qui colonisent certains angles fermés de notre petite réflexion footballistique… l’occasion de se pencher un peu sur la Fifa. Cet organe majeur du sport mondial qui se qualifie parfois lui-même de Nations Unies du football. Mais dont il faut toutefois reconnaître que son influence dépasse largement la seule sphère du ballon rond.
Quelques chiffres pour présenter le « bonhomme ». La Fifa, c’est en 2008, un peu plus de 140 millions d’euros de bénéfices nets. Sur le dernier exercice le montant de ses fonds propres a été porté à 775 millions d’euros. Sur les dernières années, la puissante fédération a vu ses revenus augmenter du fait de la renégociation de contrats télé et autre marketing. C’est beaucoup et peu à la fois. A titre de comparaison une « multinationale » comme Total a dégagé 10 milliards d’euros de bénéfices en 2010 et un groupe comme Renault plus de 1,6 milliard.
1 milliard pour le mondial au Brésil
Mais la Fifa reste avant tout une organisation de contrôle et d’organisation. Pas vraiment censée chercher à faire des bénéfices. Ainsi, sur les 630 millions d’euros de ses charges en 2008, 333 millions l’ont été pour l’organisation de compétitions. Soit environ 53 %. 125 millions ont également été consacrés au développement du football.
En attendant la publication du rapport 2010, année de Coupe du Monde, le précédent exercice quadriennal qui s’était conclu après le Mondial allemand (2003-2006) affichait un bénéfice record de plus de 600 millions d’euros.
En consolidant ses « bases » comme elle le dit, la Fifa prévoit d’investir près de 2,6 milliards d’euros au cours de la période 2011-2014 dont 1,97 milliards rien que pour le football 1,01 milliard iront pour le Mondial au Brésil où Sepp Blatter a promis que les arbitres seraient tous passés professionnels. Rien que ça dans un monde en crise.
Mieux que l’Onu
Une telle manne attire bien évidemment les convoitises. Mais le « pouvoir » de la Fifa ne s’arrête pas à ces seules considérations financières. L’instance dirigeante du football mondial est devenu au fil des ans un acteur géopolitique à part entière.
Capable notamment de sermonner le gouvernement et le président français, « coupable » d’ingérence au sein de la fédération française de football au lendemain de la débâcle sud-africaine. Sepp Blatter s’était permis de rappeler que la FFF ne répondait de ses actes que devant la Fifa elle-même. Le dernier exemple en date reste l’interdiction faite à Luis Fernandez d’approcher un banc de touche.
On se souvient aussi de la CAF (Confédération africaine de football, sous l’égide de la Fifa) excluant le Togo des deux prochaines Coupes d’Afrique des Nations avec son retrait en 2010 après un attentat contre son équipe. La Caf avait accusé le gouvernement togolais d’ingérence. Depuis, la sanction a été levée.
Soit, mais l’Onu du football ne dépêche pas de casques bleus. Ses 310 employés provenant de 35 pays ne suffiraient pas. L’influence de la Fifa se mesure au nombre de ses associations partenaires. Quand l’Onu compte 192 états membres, la Fifa dresse une liste de 208 associations. Pas moins de 60 ont été intégrées entre 1975 et 2002. A titre d’exemple, la Corée du Nord fait bien partie de la Fifa, et pas – bien évidement – de l’Onu.
Des associations, quelque peu folkloriques ou présentant une caractéristique culturelle propre, sont aussi acceptées. On y trouve, notamment, les îles Caïman, les îles Cook, les Îles Vierges Britanniques, les Îles vierges américaines, la Nouvelle Calédonie ou même Tahiti.
Mais cette appartenance à la Fifa ne fait pas d’eux pour autant de futurs états en puissance. Afficher un drapeau lors de compétitions internationales, fédérer une population autour d’une équipe peuvent tout de même y contribuer.
Là où la Fifa joue un drôle de rôle politique c’est quand elle accepte des associations en conflit avec leur propre pays ou la communauté internationale. Taïwan (via la fédération de Taipei) pourtant rattaché à la Chine agit en tant que fédération autonome. Tout comme l’Irlande du Nord où elle est à la Fifa indépendante de la République d’Irlande et de l’Angleterre…
On reparlera de Qatar 2022
La Palestine qui n’est pas (encore ?) un état totalement constitué, ni reconnu a bien son association affiliée à la Fifa. Et Sepp Blatter s’est même rendu à Ramallah en octobre 2008 à ce titre ou en soutenant en ce début d’année le lancement d’une ligue féminine palestinienne. Le soutien au développement du football, et notamment féminin, dans des pays comme l’Iran, des pays marqués par la guerre ou autocratiques, se défend bien évidemment. Après, c’est toujours une question de point de vue entre ingérence et abus de pouvoir.
Le football de part son importance économique, mais surtout médiatique, est devenu un vrai enjeu de géopolitique. Et de domination mondiale, comme le sont les Jeux Olympiques. En terme d’image et d’influence.
A quand la reconnaissance par la Fifa de la sélection catalane qui a déjà joué 145 matchs ? Ou de la sélection Bretonne (qui a même son Facebook de soutien) ou Basque ? Des épiphénomènes qui peuvent cacher d’autres enjeux et d’autres luttes d’influence. Et des choix parfois surprenants. Même s’il ne faut pas préjuger d’un événement prévu dans 12 ans, on n’a pas fini, en effet, de parler de l’attribution au Qatar de la Coupe du Monde 2022.
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