Antonetti doit (presque) tout à Châteauroux

Alors que de plus en plus d’observateurs pronostiquent un champion lillois cette saison en Ligue 1 et qu’un écart signifiant semble se créer en haut de classement, une seule équipe tient pour l’instant le rythme des hommes de Rudi Garcia : le Rennes de Frédéric Antonetti.

Le succès de la recette du Corse : l’émergence de jeunes joueurs talentueux, pour la plupart originaires des cuisines de la Piverdière (le centre d’entrâinement du SRFC), mais pas tous. On compte ainsi dans les rangs rennais de purs produits berrichons, dont trois sont régulièrement titulaires.

En rouge et noir

Le plus jeune et le moins connu, Tongo Doumbia (22 ans), n’a porté le maillot bleu et rouge en Ligue 2 qu’à une seule reprise, en février 2009 à Guingamp (entré à la 85e). Il était considéré comme un espoir par le club berrichon, mais les dirigeants bretons, à l’odeur alléchés, flairèrent le bon coup et obtinrent la signature du jeune Tongo avant la Berri, en ayant juste à débourser les frais de formation. Nul besoin d’expliquer l’amertume des Castelroussins de s’être fait ainsi piquer leur joueur.

Bordeaux - Rennes, un match qui a laissé des traces, et pas qu'à Plasil...

Le grand milieu défensif est apparu 15 fois cette saison en Ligue 1, dont sept fois d’entrée de jeu. Il s’est surtout fait remarquer pour avoir failli péter la jambe de Plasil lors de Bordeaux – Rennes. Le tacle ne lui a valu qu’un avertissement, mais après visionnage en commission, il a été suspendu quatre matchs !

Le deuxième Castelroussin d’origine, Razak Boukari, est arrivé cet été à Rennes. Fils de Sadou Boukari, le premier joueur à avoir obtenu un contrat pro à la Berri quand le club a changé de statut en 1990, il fait déjà des merveilles, avec quatre buts en sept rencontres avec les Bretons. Si on ajoute à cela trois autres inscrits quand il était encore à Lens, Razak est dans le Top 20 des pistoleros du championnat de France.

Après une tentative manquée au début de saison, Boukari a finalement rejoint Rennes en janvier

Il a effectué l’intégralité de sa formation à Châteauroux. Très précoce, le milieu offensif polyvalent, souvent utilisé comme attaquant, a été appelé plusieurs fois par Bergeroo quand celui-ci était le sélectionneur des moins de 17 ans. Il est passé d’un rien à côté du championnat d’Europe de cette catégorie en 2004, dont la finale se disputait d’ailleurs à Gaston-Petit, et qui a vu les Benzéma, Ben Arfa et autre Nasri être sacrés contre Fabregas, Piqué et consorts.

Boukari a joué son premier match pro en octobre 2004, face à Grenoble, inscrivant ce jour-là son premier but en Ligue 2 (1-1). Il a signé pro en janvier 2005, à même pas 18 ans. Il est resté deux saisons à Châteauroux avant de partir vers Lens.

Le dernier Rennais formé à Châteauroux est un joueur expérimenté : Stéphane Dalmat. Il dispose d’un CV à faire pâlir de jalousie Xavier Gravelaine : 4 pays visités et 11 clubs différents.

Et numéro 10, en plus !

Depuis 2005, il a été nominé chaque année (sauf en 2010) au Ballon de plomb des Cahiers du foot. Par ailleurs, il semble bien apprécier les soirées arrosées et laisse souvent son nom dans la rubrique Faits divers. Malgré tout, il continue à être titulaire tous les week-ends, partout où il passe.

Après avoir commencé à taper dans un ballon à Joué-les-Tours, il signe son premier contrat pro avec Châteauroux en 1997 à 18 ans, alors que le club vient d’accéder pour la première fois (et la seule pour l’instant) à la Ligue 1. Il y joue 30 matchs, parvenant à inscrire un but, mais ne peut empêcher la relégation de la Berri. Il part alors pour Lens, avant de connaître le parcours évoqué plus haut. Arrivé à Rennes cet été, il est titulaire indiscutable dans le système Antonetti.

Il faut également ajouter à ces trois-là Nicolas Douchez, qui n’a pas été formé à la Berri mais y a été prêté une saison, en 2003-2004. L’année de la finale en coupe de France, qu’il suivra du banc de touche, étant titulaire en championnat mais remplacé par Rodolphe Roche pour les matchs de coupe.