Tours FC : Max Martot enfonce le clou à Lens II

 

> Un supporter du Tours FC a gagné le droit d’accompagner les journalistes tourangeaux à chacun de leurs déplacements pour suivre l’équipe du TFC.
Un Max Martot qu’on sent au bord de la crise de nerf après la sale soirée lensoise…

LE VOYAGE ALLER (avec des bouts de match dedans)

PLEIN LE CUL, DU NORD ! Non mais ! Un frigo géant rempli de pingouins en rouge et jaune, une équipe venue de Ligue 1 pour traîner sa misère dans la triste antichambre de l’élite, tellement moisie qu’elle joue le contre sur son terrain. Wagneau Eloi et Mickaël Debève doivent se retourner dans leur tombe, sans déconner ! La chance des Lensois, c’est qu’il y a encore plus triste en ce bas monde de losers : le TOURS FC !

Ouais, applause ! Du pur concentré de CFA 2, avec une touche de vidéogag sur l’occasion ratée par Blayac. Un Jéjé que certains supporters pas encore dégrisés appellent encore Blagnac. Comme s’il en avait encore, de la gnac. Bande de nazes. Je sais, je suis vil, et ma langue est fourchue. Mais je suis surtout un salopard dépité, dégoûté, désenchanté. On m’avait vendu du jeu en mouvement, de la vie et de l’inspiration, je ne vois que du sable mouvant, du vide et de la transpiration.

Mais je rembobine, pour vous faire plaisir (bande de masos). Déjà pour vous dire qu’on a emmené un copain de clavier de Taillandier dans ce bordel, Adrien Wambeke.Comprenez, un fidèle du live de la NR, celui qui balance entre les  » cé vrément des mèrdes  »  et les  » Un supporter, c’est là pour encourager, c’est tout « . A la découverte de son nom à consonance houbloneuse, Wambeke, j’ai pensé qu’un espion du RCL s’était glissé dans nos rangs. Mais, non, en fait, après vérification : il connaissait mieux Georges Ba qu’Éric Sikora. Bon pour le service.

Adrien a eu la chance de voyager à mes côtés, laissant Satanas et Diabolo monter devant dans la Démone Double-Zéro Grand Sport (ça ne s’invente pas). Il avait un peps d’enfer, la Drille (oui, je me permets avec les internautes). Et a bien aimé discuté avec ces deux pipelettes. Pendant que je rêvais d’une caisse de Chimay bleue pour me mettre dans le ton.

On a fini par atterrir à Bollaert, pour constater d’une part que c’est le seul stade où l’invité de la NR n’a pas eu le droit d’accompagner les journalistes (et l’escroc que je suis pour la congrégation). D’une autre part que les malabars de la sécurité ont empêché un Sylvain Taillandier pourtant bonhomme et bien inoffensif prendre plus que deux ou trois clichés lors de la reconnaissance du terrain. Ah ouais, l’accueil des gens du nord, la générosité… Déjà, la soirée sentait le maroilles…

Mais je dois dire que sous ma carapace de mécréant, j’ai été touché par ces braillards de Lensois. Une telle énergie du désespoir… Comment ne pas ressentir une pitié émue pour ces pilotes de caddies remplis de vin de table qui ont fait fumer leur carte Waaoh à Auchan, pour acheter une écharpe en poil de chèvre aux couleurs sang et or, ou ont essayé de ne pas trop prendre de bide pour que leur maillot jaune pisse de Roger Boli leur aille encore. Magnifique, putain…

J’en ai presque oublié de regarder le match. Mais bon, je me devais de vous raconter ce nouvel acte tragique de la saison bleue…

LE MATCH

> Pollet a tout d’une idole lensoise : de mauvaises idées capillaires façon Tony  » l’embrouille  » Vairelles, la grandeur bancale d’un Dagui Bakari, la blondeur d’Ostrogoth d’un Olivier Bogaczyk et l’efficacité en matière de  stats d’un Anto Drobnjak.

> La pétrolette Cardy ressemble de nouveau un peu plus à un scooter. Il était temps que sa saison commence. A côté de lui, Gamiette anime toujours avec brio l’entre jeu. Mais on ne peut pas lui demander de filer des balles de but en plus, pas son registre.

> Diego n’a pas été transcendant, il l’a peu été sur la longueur d’une rencontre depuis le début de saison. Sauf que qui enroule un coup franc sorti dans sa lulu par le portier lensois ? Qui claque une frappe sèche qui perturbe le gardien artésien ? Qui déborde et offre un ballon parfait à Blayac qui salope le boulot ? C’est Diegito. Et qui va mettre les voiles au mercato ?

> Ben Saada a le profil d’un Özil de Ligue 2. Bon, la comparaison ne vaut que si l’on a une vision très réaliste de la L2. Ce qui n’empêche pas de constater que nos Bleus pleureraient pour avoir un électron comme lui au cœur de leur système de jeu…

> Sur le but de Pollet, 20 secondes après le coup d’envoi, Genevois est déjà dans la twilight zone. Seul à un endroit où aucun Lensois ne représente une menace. et ni Fabre, ni aucun autre défenseur ne suit le déplacement pourtant limpide du Belge dans son dos. Une histoire pas drôle.

> De loin, Berenguer ressemblait à un Kovacevic joufflu. D’ailleurs il n’est pas passé loin de l’expulsion pour faire honneur à son illustre prédécesseur.

> Sur le résumé vidéo de la rencontre, profitez de la chorégraphie parfaite du Schwe et de Genevois juste après le coup de sifflet de la mi-temps. Un mouvement du bras coordonné pour se cacher le visage, étonnant symbole de la déconfiture défensive constatée en Artois.

> Vu le 2e but qu’il claque,  Berenguer ce serait plutôt Savidan, en fait !

> Romain Jemenoie est aussi impliqué sur le 3e but : un ballon aérien qu’il n’attaque pas, puis un gros vent mis par Toudic qui régale ensuite d’une élégante frappe sous la barre. Reviens, Rooomain reviens. Parce que les Bleus, ils ont besoin de toi. Reviens, Roooomain reviens… (mais non mais non pas toi, l’autre !)

> La charnière Yahia – Queudrue est plutôt bandante.

> Se passer de Prince, c’est la dernière grande idée. Je propose de mettre Diego sur le banc, la prochaine fois… Avec la blessure de Gamiette et le message envoyé à Oniangué qui doit vouloir quitter le navire bleu, on est bien embarqué maintenant. Ah, mais non, j’oubliais ! Fou que je suis ! Yacoub Meïté attend son heure, le costume de superman sur le dos !

LE RETOUR

Une friterie pas sensass du tout, avec de la merde en boîte micro-ondée et des frites indignes de la région. Arroser ça de bière à peine fraîche, et vous comprendrez qu’on avait tous le ventre en vrac arrivés à Tours. Mal au bide, aussi, le bide du TFC à Lens. Adrien s’est assoupi dans la batmobile, pendant que je me demandais à quoi pouvait ressembler Épinal, Luzenac ou Colmard.

La flamme du jeu tourangeau s’est éteinte cette saison, et on n’a même pas les résultats pour l’oublier. L’animation offensive du TFC, c’est un soir d’automne à Lens : glaçant, sinistré, sans grand avenir. Si je me mets à faire de la poésie, c’est que la détresse me guette. Mais je retiens que Gherieni et Biancardini méritent de la clémence. Ils sont capables de secouer la barraque bleue, mais il faut un service de qualité pour qu’ils se mettent en valeur.

C’est ce qui me passait par la tête sur le chemin du retour. Quand, aussi, je pestais contre cette saison hideuse qui doit vite se finir. A moins que le mercato soit fertile. En attendant que les jeunes pousses couvées par la formation tourangelle sortent de terre en Ligue 2. Mais je n’y crois guère, à ce marché de dupes. Ça va pas m’empêcher de filer à Brive samedi, si je m’emporte c’est que je m’attache.

Je ne me mets pas martel en tête, pourvu que cette rouste serve à réveiller les consciences des gars à Zeidler. Sinon, je fais appel à l’esprit d’Yvon Jublot, ou à la manne d’un millionnaire qui aime la rillette au Vouvray, et voudrait bien garer son yacht sur les rives du Cher. Je verrais bien un Chinois s’emparer du truc. Ce serait un mariage réussi, non. N’est ce pas, honorable Jean Germain.