Mas que… du football
Avec l’arrivée du Qatar au PSG et ses recrues star, la Ligue 1 découvre un peu plus que le football est devenu plus que du football. « Les joueurs de foot sont devenu des actifs financiers classiques, a expliqué aux Pieds Carrés, Jean-François Brocard, Consultant en économie auprès du CDES (Centre de droit et d’économie du sport), Doctorant en économie (thèse sur les agents sportifs), secrétaire général de l’Association Internationale des Economistes du Sport.
http://www.youtube.com/watch?v=HB7O3A4lmx0Ces actifs financiers sont une sorte d’investissement pour les clubs afin d’assurer notamment leur perrennité. Sur ce que le joueur peut rapporter sportivement, bien évidemment, mais aussi en vue d’une éventuelle revente. Une notion désormais solidement ancrée chez tout actionnaire de club de football et chez tout amateur de ce sport devenu business et enjeu de géopolitique.
Toutefois, à la différence d’un marché boursier où l’achat et la vente d’action comporte des risques bien cadrés, les risque inhérents à la rentabilité d’un joueur restent nombreux et rarement prévisibles. Méforme, blessure, non adaptation au groupe, au système de jeu, à l’environnement, à l’entourage, instabilité, faits de jeu… peuvent remettre en cause l’investissement. Le joueur peut se brouiller avec le vestiaire, les supporters, ou se blesser lors d’un match international. Enfin, il y a aussi la part difficilement quantifiable et prévisible. L’attente autour de Javier Pastore est à ce titre énorme.
Pour le chercheur Jean-François Brocard, les footballeurs ont à ce titre deux types de valeur. Ces deux valeurs sont » la valeur d’usage et la valeur de non-usage » Et c’est seulement en additionnant ces deux valeurs qu’on obtient la vraie valeur d’un joueur comme David Beckham pour le PSG. » Grosso modo, la valeur d’usage ce sont ce que les performances sportives rapportent directement au PSG par les résultats sportifs, les gains du club… » Certainement pas 800.000 € par mois. En revanche, la valeur de non-usage est difficile à percevoir, » d’autant plus que les Qataris ne sont pas dans une perspective de maximiser leurs profits, ni de respecter un budget. Ils investissent au PSG pour valoriser leur image et leur notoriété et se rapprocher de modèles économiques comme celui de la référence, le Real de Madrid. Le sponsor maillot Emirates a été le début de l’internationalisation du PSG, l’arrivée de Beckham est l’étape suivante. » La troisième pourrait avoir lieu cet été avec un tournoi en Asie « afin que le merchandising puisse se développer vers l’Asie, là où se trouvent aussi désormais les principaux acteurs en matière d’investissement. »
Isoler donc, l’impact d’un joueur, sur le bilan financier et économique d’un club est très difficile. « Sauf si un sponsor arrive et dit ; j’investi X euros parce qu’il y a Beckham ». A Madrid, l’impact financier de l’arrivée de Zinédine Zidane en 2000 a pourtant été évalué par des chercheurs de Poitiers, dans une étude. Sur un coût total de 35,83 millions d’euros pour son arrivée (transfert, indemnités, frais financiers, coût salarial, prime d’assurance et royalties), l’effet Zidane a rapporté 37,3 millions au club (en billeterie, sponsors et marketing). Le même mécanisme, en fait, que lors de l’arrivée de Cristiano Ronaldo. Quand tout marche comme sur des roulettes, un club peut donc rapidement rentabiliser les plus incroyables transferts.
Enfin, sur le côté montée en puissance financière du football, Jean-François Brocard estime qu’il « ne se trouve pas dans une bulle. Les revenus sont assez pertinents aujourd’hui et il n’y a pas de raison à ce qu’ils baissent demain. » Instaurer un salary-cap lui semble impossible en France car cela reviendrait à « contraindre » nos meilleurs joueurs à aller encore plus rapidement à l’étranger, « à moins de fermer la ligue ». Que dire d’une hypothétique uniformisation européenne voire mondiale des salaires ? Utopique tout simplement. Enfin, puisque les joueurs, la télévision et les sponsors ramènent toujours plus d’argent, « pourquoi est-ce que seuls les propriétaires des clubs en profiteraient et pas les joueurs ? » Cela laisse de la place pour se révolter. Le football ressemble de plus en plus au monde qui l’entoure et le monde est loin d’être angélique.
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