Le Top chef des Pieds Carrés (2) : Norbert, le footballeur
La semaine dernière, les Pieds Carrés vous avait offert une lecture technico-tactique de Top Chef, le concours culinaire d’M6. Un candidat avait particulièrement retenu notre attention : Norbert Tarayre.
Et pour cause, le bonhomme a une gueule, le phrasé qui va avec… Son parcours est atypique. Il l’a dévoilé avec son franc-parler dans La Nouvelle République. Mais surtout, le garçon aurait pu devenir footballeur. Oui, vous avez bien lu : Norbert, le trublion de Top Chef, est passé à côté d’une carrière pro. On a enquêté et on vous dévoile la face cachée du « Norb ».
La face cachée du « Norb »
« J’ai effectivement une passion pour le foot ! Et puis, j’ai un ami qui joue à Marseille. Un gars avec qui j’ai joué il y a très longtemps dans mon premier club », confirme Norbert au tout début de l’interview quand on lui a dit qu’on voulait lui parler ballon rond…
Chef en devenir et déjà star des fourneaux de la télé réalité, le garçon est donc aussi branché football. Ou en tout cas, il l’a été. Car désormais, son regard sur le ballon rond est plus distant.
Les stars des terrains, il les voient attablées dans l’un de ses établissements. « J’ai travaillé pour Abramovitch. J’ai servi Essien et toutes ses stars de Chelsea. A Saint-Tropez quand le Russe avait racheté la villa de Johnny Halliday. » Classe… Au détour de la conversation, Norbert glisse aussi avoir eu Zidane à sa table, du côté de Megève.
Et puis, il y a Zahia, personnage désormais incontournable du ballon rond… « Elle, je l’ai croisée à Paris », note un brin rigolard notre cuistot préféré. Juste croisé.
Les accointances du Norbert dans le milieu sont donc du genre star/people, plus que technico-tactique. Alors du coup, on a eu envie d’en savoir plus sur son pote passé par Monaco et qui est à Marseille… La Desch’ himself ? Non, non… Djimi Traoré.
Djimi qui ? Un peu lose quand même comme copain qui joue au foot, non ? « On était ensemble à Sannois/Saint-Gratien, l’ESSG. C’était en jeunes et c’est drôle parce qu’à l’époque il était attaquant et pas défenseur. »
Pour ceux qui ne sauraient pas qui est Djimi Traoré, un petit aparté en guise de remise à niveau…
Bon ok, c’est pas top classe, non plus. Et puis, les deux potes se sont perdus de vue. « On a joué trois ans ensemble en jeunes. Un jour, il m’a appelé pour me dire qu’il partait à Laval. Depuis, il a quand même fait une bonne petite carrière, non ? Bon, on n’a plus trop de contact mais Norbert, n’est pas un prénom commun et si je le demande ami sur Facebook, je pense qu’il se souviendra de moi ! » Norbert ou le bon sens près de chez vous…
En même temps, il faudrait que Djimi ne confonde pas Norbert de Top Chef avec Norbert de L’amour est dans le pré…
Bon revenons à notre sujet… Norbert se souvient lui plutôt bien de l’ESSG. « Il y avait Jean-Claude, le coach… Y avait Christophe, y avait Richard… » Et puis, en pupilles, le garçon a passé les détections départementales, puis régionales. « Du coup, j’ai fait un an à Clairefontaine. »
Clairefontaine, l’institut national du football, centre de préformation du foot français. « Je n’ai fait qu’un an… En 1992-93. Dans la promotion, il y avait Anelka. Mais je ne l’ai pas cotoyé. Vous savez on était 150… Au bout d’un an, cela passait à 75/80. Moi, j’ai fini 85e. Les résultats footballistiques et surtout scolaires étaient catastrophiques. »
Car Norbert était à l’époque du genre un peu branleur. « Je me suis gentiment fait évincer. Moi, je jouais libéro, stoppeur. » A l’ancienne. Viril mais toujours correct, l’esprit de camaraderie en bandoulière. Toujours prêt à filer un coup de mains à son copain, en couverture ou pour couper une côté de veau.
« Quand je fais l’amour, j’adore qu’on me mette des coups de fouet au cul ! »
Et puis, il y a aussi l’humour de vestaires. La preuve ? Quand on lui parle de l’ambiance entre candidats dans Top Chef, Norbert ne passe pas par quatre chemins. Morceaux choisis :
- « Quand on est arrivé le premier jour, on a fait une assemblée et on s’est présenté. Je leur ai expliqué gentiment : « Je m’appelle Norbert, j’ai 31 ans, je suis chômeur (NDLR : à l’époque du tournage en octobre, novembre 2011, Norbert était entre deux contrats) et je viens gagner Top Chef ». Cela fait rigoler, ça met l’ambiance… Je n’ai jamais eu de contrariété avec les gens. Sur le tournage, je ne me suis jamais pris la tête. Les autres peuvent critiquer mon travail, mais ils ne peuvent pas dire qu’ils n’aiment pas Norbert. C’est pas possible. Celui qui dit qu’il ne m’aime pas, c’est que c’est un con. Et des fois, la connerie mène à la méchanceté. » Oui définitivement, le milieu du foot aurait été trop dur à supporter.
- « Regardez Carl. On a aucune affinité au moment où on se retrouve associé dans l’épreuve du « client infernal ». Parlez de cul, c’est pas son domaine. Parlez comme je parle, pour lui, c’est sacrilège… Et pourtant, durant l’épreuve, il s’en délecte. Il comprend que l’on peut tout avoir dans une cuisine. Et si l’on sait conjuguer un tempérament de feu avec un autre de glace, on gagne ! Même lui comprend qu’il ne faut rien garder pour soit, qu’il faut être vrai pour que le plat le soit. »
- « Avec Tabata, il y a eu quelques frictions mais c’est parce que j’aime un peu aller chercher les gens qui ont un fort caractère pour voir ce qu’ils ont dans le ventre. Quand elle dit qu’elle est allergique au homard, je lui demande gentiment si elle veut pas sucer ma crevette pour voir si elle toujours allergique. Alors, vous voyez le tempérament brésilien un peu hot… Donc c’est parti, elle m’a dit qu’elle allait me mettre un coup sur la gueule si je continuais à la faire chier. Moi j’adore les femmes qui veulent me flageller… Quand je fais l’amour, j’adore qu’on me mette des coups de fouets au cul. » Une vraie crème ce Norbert.
Bref, vous l’aurez compris. Du foot, Norbert a surtout conservé des valeurs : l’esprit collectif, le sens de la compétition. Des qualités de combattants qui lui servent depuis le début de l’aventure Top Chef.
« La première émission a été terrible. Je me suis fait retourner comme une crèpe. J’ai eu tous les sentiments possibles : la peur, l’humiliation… Et là, cela m’a désinhibé. En face de moi, j’avais treize candidats avec un niveau de fou. Vous savez quand les gens arrivent à canaliser leur travail, leur technique, leur savoir, ils ont trouvé une sorte de personnalité. Et là, ils sont costauds. Moi j’ai appris sur le tas. J’ai du savoir, de la technique. Mais je ne cherche pas encore à canaliser. J’ai envie de laisser tout cela s’éclater. Donc à part l’exubérance, je n’ai pas encore ma personnalité. Cela veut dire que je me suis mis en compétition avec treize candidats supérieurs à moi. Mais j’ai fonctionné comme un mec qui est remplaçant et qui veut gagner sa place. »
« Oh putain, c’est Jésus qui nous a parlé ! »
Bavard, le Norbert. Il parle, parle… 45 minutes d’interview et la mi-temps du match est sifflée par un responsable presse d’M6. Ou plutôt la fin du match. Une voix interrompt la conversation téléphonique : « Messieurs, Norbert est attendu pour un autre rendez-vous. On va arrêter… » Et Norbert de répondre : « Oh putain, c’est Jésus qui nous a parlé ! »
Rire et répit de quelques secondes… L’occasion de parler (au sprint) du foot de maintenant. A la façon Norbert. « Je suis un beauf » avait-il lâché quelques instants avant. Alors, discussion de comptoir. Sans honte et toujours avec un bon sens populaire. Désarmant.
Foot et cuisine ?
- « Il y a un rapport. En cuisine, on a la pression d’un match… Le matin, on s’entraîne, on met en place le service et à midi, on a pas quatre-vingt dix minutes mais trois heures de match. Le pire, c’est qu’on fait deux entraînements et deux matchs dans une journée. C’est ça la différence… Et le salaire aussi ! On gagne mois qu’un footballeur (rires) ! Ce qui nous amène à dire qu’il faut avoir la foi et la passion dans ce qu’on fait. »
Paris Saint-Germain
- « Je suis supporter de Paris… J’ai joué au PSG quand Denisot était président (NDLR : en jeunes) ! Quand je vois le club maintenant, je me dis qu’il faut évoluer avec son temps. Je pense que les Qataris font du bien. Ajourd’hui, on les dénigre parce qu’ils sont seuls sur le marché français. Demain, si des Russes ou autres milliardaires viennent caler de l’argent sur un gros club français comme Lyon, ça changera la donne. Là, Aulas, il est gentil… Mais avant, il dominait parce que c’était lui le plus riche. Aujourd’hui,
La Ligue 1
- « Je préfère regarder l’Italie, pourtant je suis pas un fanatique de l’Italie… » Denny appréciera ! « Je regarde l’Allemagne, l’Angleterre. Pourquoi ? Parce qu’il y a du pognon et que c’est sympa à regarder ! »
Les stars
- « Maintenant, les fameuses stars se bougent le cul parce qu’un Qatari, il en a rien à foutre : il pose 30 ou 40 millions pour dégager quelqu’un ! Et les gars, ils ne peuvent plus jouer les starlettes. A Chelsea, il y en avait beaucoup qui ouvraient leur gueule. Là, ils ont quand même fait piano, piano… » (comme on dit en cuisine).
- « Le football doit être une passion pour celui qui joue et un plaisir pour celui qui regarde. Après, le reste, c’est du fric, du buisness… Vous voulez que je vous dise une chose ? » Ben… oui ! « Sincèrement, je vais vous le dire ! Je suis fils de commerçants, ils ont gagné beaucoup d’argent avec le poisson à une certaine époque. Avant que les supermarchés arrivent. Ma grand-mère me disait toujours : « Mon petit-fils, tant qu’il y aura des cons, il y aura des affaires à faire… » Mais c’est la vérité… C’est ce qui se passe ! Quand je vois le foot… Ok, c’est plus technique, mais ils prennent les gens pour des cons : tout ce pognon derrière, c’est pas normal ! »
- « Je trouve pas logique qu’un mec comme Ribéry prenne 833.000 € alors qu’un mec comme moi, qui travaille 18 h par jour en cuisine, qui se saigne, prend 3 ou 4.000 €… Alors qu’on n’a pas le temps de voir notre famille… Parce que lui, il a le temps de baiser avec une autre, là ! »
La main de Dieu… de Thierry Henry
- « Et puis, regardez ce qu’ils ont fait à la Coupe du Monde ! On vient de se qualifier en faisant un main, la main de Dieu de Thierry Henry et on fout le bordel là-bas ! Faut avoir une figure quand même ! Vous faites une boulette, on vous l’excuse. Mais montrez-nous que vous avez eu raison de la faire… »
Sûr qu’avec Norbert dans le bus, tout le monde serait descendu… et se serait « sorti les doigts du cul… »
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Il est déjà culte ce Norbert ! Et quelle interview vérité. Bravo les footeux des Pieds carrés.