La 5e dimension : les tripes et les coui***s
Cette saison, Les Pieds Carrés ont décidé d’offrir une tribune au football vrai. Celui du dimanche après-midi. Des arbitres bénévoles, des terrains pas tondus et de la troisième mi-temps à la buvette. Après trois semaines sans compétition, l’équipe 3 de l’AS Esvres retrouve le championnat dimanche. Ses joueurs pourront préparer le match avec le moral à bloc : leur dernière sortie s’est soldée par une victoire 3-2 à Antogny-le-Tillac dans des conditions épiques.

A eux trois, ils représentent presque un tiers de l’effectif (photo LPC : Sabrina Fournier).
Qui a dit que le milieu sportif aimait les poncifs ? Oui, bon, c’est un peu vrai, parfois. Il faut dire qu’il n’y a « que sur un terrain qu’on peut vivre pareilles émotions ». Cette bonne vieille expression que l’on entend trop souvent, qu’on se jure de ne plus jamais utiliser et qui, finalement, s’impose d’elle-même après 90 minutes un peu folles.
Fin mars, les joueurs de l’équipe 3 de l’AS Esvres avaient rendez-vous à Antogny-le-Tillac pour un match sans véritable enjeu. Ajoutez une météo maussade, la longueur du déplacement, et vous obtenez une courbe inversement proportionnelle de motivation chez quelques éléments de l’équipe. Résultat, 11 joueurs opérationnels le vendredi soir après la grand messe des convocations. Puis 10, suite à un forfait de dernière minute. De quoi nourrir de légitimes ambitions de l’autre côté de la Vienne. Oui, le milieu sportif manie parfois l’ironie. Sauf que, c’est un fait : la qualité n’attend pas le nombre des années. Ni le nombre tout court, dans ce cas de figure. Et pourtant, on sait que certains joueurs de l’équipe en ont vu passer, des années.
Toujours est-il qu’aux grands maux, on préconise les grands remèdes. Et aux petits effectifs, les grands entraîneurs. C’est d’ailleurs là l’une des chances de l’équipe 3 de l’ASE. Son grand entraîneur. Pas loin de deux mètres sous la toise. Et encore (presque) capable de chausser les crampons, d’imposer un physique un peu hors-norme et, au passage, distribuer quelques amabilités dont il a le secret. Sacrés veinards que ses coéquipiers. Bref. Le personnage, en soi, mériterait qu’on y consacre des pages entières mais, aussi passionnant et dévoué soit-il, il n’est pas le sujet ici. Mais un simple acteur. Au moment de réunir ses 10 joueurs, après le périple que l’on sait et avant le coup d’envoi, il invoque les divinités de la discipline. Jérôme Rothen, en l’occurrence : « Il faut mettre les couilles sur le terrain ». Et les pieds. Et la tête. Alouette. Aldo, en bon capitaine, reprend le discours de son coach. « Vous avez compris, les gars. Cette victoire, on va aller la chercher avec… les tripes. » Et les pieds. Et la tête. Alouette.

Quand il n’y a pas de remplaçant, il faut courir vite. Et il faut courir longtemps (photo LPC : Sabrina Fournier).
Sur le pré, les Esvriens sont valeureux. Il faut dire qu’à 11 contre 11 (puisque le grand entraîneur loué plus haut a rechaussé les crampons pour l’occasion), pas de raison que la différence soit palpable. Même si une des deux équipes se distingue par son banc désespérément vide, c’est plus tard que les considérations physiques doivent entrer en compte. Tant et si bien que loin de leurs bases, les Blancs – qu’on peut aussi appeler les Bleus, selon qu’on choisisse la couleur dominante ou l’autre – mènent 2-0 grâce à des réalisations du serial buteur du moment, Aldo, et d’un homme réputé pour sa verve offensive, Nico, défenseur central de son état. Une entame de match idéale, à peine gâchée par la réduction du score des locaux.
Malheureusement, au retour des vestiaires, le drame. Une cheville qui saute pour Francky. Plus que 10 joueurs pour tenir 40 minutes. La cheville de Christopher n’est pas loin d’imiter celle de son aîné. Les poumons du coach peinent à accomplir leurs fonctions respiratoires. Mais Aldo, en président modèle, décide d’inscrire son deuxième but personnel de la journée pour soulager ses ouailles. Grand prince ! On imagine alors aisément la fin du match. Un « attaque défense ». Le siège de la surface de réparation. Une seule équipe sur le terrain. Dix joueurs acculés. Mais tel un roseau, une défense qui plie mais qui ne rompt pas. Quoi, les poncifs ? Ha, pardon. On en revient aux émotions après la réduction du score, encore une fois, des hôtes du jour. Pas suffisante pour empêcher les Esvriens d’enregistrer leur second succès consécutif. Une victoire homérique, oui. Mais plus digne d’Homer Simpson que de l’autre, celui de l’odyssée. Une victoire où les anciens, les « mou du bide », les « à bout de souffle », les courageux, ont eu raison de se battre jusqu’au bout. Et une victoire qu’il faudra bonifier dès dimanche avec la réception de Nouâtre. Avec, à n’en pas douter, dix joueurs assurés d’être sélectionnés. Plus quatre autres, évidement. Parce qu’à dix, non, ce n’est pas mieux. C’est différent.
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