Ce mardi 12 juin 2012, alors que la presse se ruait vers la gare de La Rochelle pour interviewer les soutiens de Ségolène Royal, quelques journalistes, chanceux, ont embarqué sur le 60 pieds « MACIF 60′ » pour tirer quelques bords.
Jean et moi étions de ceux là…
A la barre de « MACIF 60′ » (Photo Éric POLLET)
« En mer, il n’y a pas de bonheurs modestes. A défaut du Cap Horn, ou plus humblement du Rocher du Fasnet, on peut partager les sensations d’un tourmondiste au large de l’Ile d’Oléron. Sensations rugissantes et hurlantes de plaisir à bord de l’un des monocoques qui prendra le départ du Vendée Globe, le 10 novembre aux Sables d’Olonne. C’était avec le Charentais François Gabart et son » Macif 60′ » qui s’offraient une petite sortie, avec ses équipiers, pour se dégourdir les jambes dans la baie de La Rochelle. Plus de 18 mètres de pont, un mat-aile de 18 mètres et 7,7 tonnes de déplacement. Après une réchauffante manœuvre de moulinage à la colonne, pour hisser la grand-voile et la trinquette, un bonheur, que dis-je un rêve d’apprenti matelot : le boss, soi-même, vous confie spontanément la barre franche de son pur-sang. L’espace de quelques milles, sous le regard discret du maitre, on se prend pour le roi de la course au large, on se transporte dans le sillage de tous ces aventuriers solitaires lancés à l’assaut de » L’Everest des mers « . Mon aventure était éphémère, mais restera inoubliable. Comment dire. Il y a avait dans ce geste toute la modestie et la générosité d’un futur grand de la voile parfaitement conscient du privilège de pouvoir mener à fond sa passion. Tout en faisant profiter de quelques embruns de bonheur celui qui verra le voilier s’éloigner du rivage vendéen. Avec la fierté de se dire : » j’ai pu cramponner la barre d’un soixante pieds « . Alors je serrerai fermement le poing pour me souvenir, et retrouver la sensation d’accompagner » mon bateau » jusqu’à son retour. »
Jean Rouziès