Et si le mariage gay s’invitait dans la campagne…

Il y a la crise, le nucléaire, le modèle social, la fonction publique… et tous ces autres sujets qui s’immiscent, l’air de rien, dans la campagne présidentielle. Poussés par des poignées de militants à prendre position, les aspirants présidents peuvent y gagner – ou y perdre – quelques paniers de voix. Les droits des homosexuels (union, parentalité, transgendrisme) pourraient être de ces « petits » sujets qui comptent. « Il faut changer la loi et c’est une proposition qu’on portera dans la cadre de la campagne 2012″ a averti Nicolas Gougain, porte-parole de l’interassociative lesbienne, gay, bi et trans (LGBT) en marge du mariage entre deux hommes célébré samedi à Cabestany par un maire communiste.

Les Français sont davantage pour le mariage homosexuel (63%). Dix Etats européens, dont l’Espagne et la Belgique, l’autorisent. Le Parti socialiste a même tenté, en vain, en juin dernier, de faire passer une loi pour « ouvrir le mariage à tous » . Certains à droite, comme Roselyne Bachelot ou Nadine Morano, y sont même favorables. La question promet d’être apprement débattue pour les prochaines législatives… Dont la campagne va croiser celle de la présidentielle. Les candidats à l’Elysée peuvent compter sur les militants pour les contraindre à se positionner sur le sujet. Coup d’envoi ce samedi avec le mariage de deux hommes devant le maire communiste de Cabestany (Pyrénées-Orientales).

Hormis Force Ouvrière, qui semble plutôt frileuse sur la question, une évolution de la loi instaurant les mêmes droits pour tous les couples fait l’unanimité à gauche. La position du PS, qui a proposé début juin un proposition pour autoriser le mariage civil aux personnes de même sexe est connue. Celle d’Europe Ecologie-Les Verts aussi : tout le monde se souvient de la tentative de passage en force du député-maire de Bègle, Noël Mamère, qui en 2004 avait célébré – et inscrit à l’état-civil – un mariage gay.  Le Parti radical, le NPA et le Parti Communiste se sont depuis longtemps eux aussi déclarés favorable au mariage homosexuel.

A droite, ça coince. Christine Boutin, candidate du Parti chrétien-Démocrate a rappelé son opposition samedi en qualifiant le mariage célébré à Cabestany « d’acte hors la loi » et de « provocation ». Le Modem s’oppose au mariage proprement dit mais se dit prêt à envisager une évolution juridique allant vers une équivalence des droits entre hétérosexuels et homosexuels. Du côté de l’UMP, c’est le flou. Des courants favorables au mariage gay tente de faire pencher la balance, mais Nicolas Sarkozy s’est toujours prononcé clairement contre le mariage civil entre personne de même sexe. Malgré sa proposition, en 2007,  d’instaurer un contrat d’union civile » donnant les mêmes droits aux couples de même sexe qu’aux couples mariés, à l’exception de la filiation et de l’adoption, il n’a pas agit en se sens.