3 jan 2012
Chloé Bossard

Le duel Sarkozy-Hollande : en 2004 déjà…

Même si l’un n’est pas encore déclaré, la confrontation entre les deux « gros » candidats bat son plein. Ce matin, François Hollande s’exprimait dans les colonnes de Libération. Deux pages d’une tribune offensive. « Au lieu d’élire un président qui a changé, pourquoi ne pas changer de président ? » questionne-t-il. En face, dans Le Figaro, un article rappelle que Nicolas Sarkozy se voit en « président des idées », à l’inverse du « projet vide » du candidat socialiste.

En fait, cette bataille n’est pas nouvelle. En 2004 déjà, les médias prévoyaient un second tour Hollande-Sarkozy pour la présidentielle de 2007. Cette année-là, le premier secrétaire du Parti socialiste, jusqu’ici discret, est propulsé sur les devants de la scène politique. Le PS remporte vingt-quatre des vingt-six régions françaises aux élections régionales. Un succès sans appel.

Quelques mois plus tard, aux élections européennes, les socialistes obtiennent 28,6% des voix, un record pour ce scrutin. Alors François Hollande n’hésite pas. Il propose un référundum interne au parti, sur le projet de Constitution européenne. Victoire : 59% des militants votent « oui ».  Mais le dirigeant du PS sera stoppé net dans son élan. En 2006, sa compagne lui vole la vedette. Devant la montée des intentions de vote en faveur de Ségolène Royal, il renonce à se présenter à la présidentielle.

Quant à Nicolas Sarkozy, 2004 a aussi été son année. Il est nommé ministre de l’Economie et des Finances en mars 2004.  Malgré des désaccords avec le président Jacques Chirac, sa cote de popularité ne cesse de grimper. Dès le mois de septembre, il annonce sa candidature pour prendre la tête de l’UMP. Coup de bol, Alain Juppé vient de démissionner, poursuivi par les tribunaux. Nicolas Sarkozy est élu en novembre, démissionne de son ministère, et pense, déjà, aux élections de 2007. Rien ne se mettra en travers de son chemin.

En 2012, François Hollande espère ne pas rater ce rendez-vous tant attendu. Il profite donc de la campagne non-officielle de son adversaire pour multiplier les attaques et marteler ses idées. Quant à savoir si cette stratégie est la bonne… Wait and see.

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