Egalité homme-femme : ce que proposent les partis
Premières à l’école, les femmes sont aussi au dessus de la moyenne sur le taux de pauvreté, l’emploi à temps partiel, le nombre d’allocataires du RSA, les tâches ménagères… et toujours en dessous pour les salaires, la représentation politique et médiatique, les postes à responsabilité… Ce constat d’inégalités, qui persiste année après année, commence à se faire une place en politique. Une poignée de candidats a répondu aux appels répétés des associations féministes et de personnalités engagées pour les droits de femmes. Mais dans leurs programmes, la plupart des candidats se contentent d’une déclaration d’intention.
A deux mois du scrutin, vu les programmes présentés, Eva Joly et Jean-Luc Mélenchon sont à la pointe, François Bayrou, Corinne Lepage et François Hollande l’évoquent, l’Ump n’en parle pas et Marine Le Pen mise tout sur la politique familiale…
Eva Joly, une candidate exemplaire
Sans Eva Joly, Europe Ecologie-Les Verts pouvait déjà se prévaloir d’être plutôt en avance dans sa lutte pour le droit des femmes. Les éluEs écologistes sont les mieux loties en terme de parité ( 35,8 % de candidates et 22,2 % de femmes élues aux dernières cantonnales), et c’est le seul parti qui a sa « commission féministe« . Un symbole, peut-être, mais qui prouve leur volontarisme sur la question. Avec l’ex-magistrate au look assumé, les écolos prouvent qu’ils ne minaudent pas. La preuve en cinq propositions dédiées et deux attenantes, qui reprennent peu ou proue celles listées par les associations féministes.
Dans le programme présenté à Roubaix, Eva Joly s’engage à faire appliquer l’égalité salariale en supprimant les aides publiques aux entreprises contrevenantes, à rétablir l’égalité dans les carrières en transformant le congé parental en « crédit-temps » mis à disposition des deux parents et en ouvrant 400.000 places de crèches supplémentaires par an. Pour lutter contre les violences faites aux femmes, elle envisage une loi-cadre pour augmenter le nombre de logement d’urgence pour les femmes victimes.
Elle prévoit aussi d’élargir le prinicipe du Pass contraception, initié en Poitou-Charentes par la socialiste Ségolène Royal, à l’ensemble du territoire, de réouvrir les centre d’interruption de grossesse et d’assurer le remboursement à 100% de l’IVG. Elle est enfin la seule à répondre à la demande des féministes concernant la lutte contre les construction sexistes, en proposant un plan de formation et d’éducation pour lutter contre les stéréotypes de genre. Pour garantir l’application (réelle) de ces mesures, elle propose la création d’un ministère de l’Egalité entre les femmes et les hommes.
François Hollande sous surveillance
Au Parti socialiste, à la veille des Primaires, Martine Aubry avait les faveurs des féministes. Elle avait signé le pacte du Laboratoire de l’égalité - Eva Joly et Corinne Lepage lui ont emboité le pas, François Hollande aussi- et faisait un bon para-tonnerre pour le parti laminé par l’affaire DSK. François Hollande pourrait bien porter les mêmes valeurs… Au cas où ça lui sortirait de la tête – c’est déjà en parti « sorti » de son programme, une dizaine de socialistes veillent. Fédérées dans un « pôle égalité homme-femme », elle comptent bien rappeler au candidat « du changement' » ceux attendus dans ce domaine.
Pour l’instant, seule une proposition sur les 60 s’attaque au mur des inégalités. Un petit package qui groupe « une loi [qui] sanctionnera les entreprises qui ne respecte par [la] règle [de l’égalité des carrières et des rémunérations ], notamment par la suppression des exonérations de cotisations sociales » et un « ministère des droits des femmes » pour veiller à son application. Les « hollandettes » ajoute les administrations aux employeurs à suveiller en matière d’égalité salariale, » la lutte contre la précarité des femmes, l’ouverture de places d’accueil pour la petite enfance, l’application de la loi contre les violences, la réouverture des centres IVG, un meilleur accès à la contraception »… François Hollande devrait leur présenter sa copie le 2 mars.
Nicolas Sarkozy : des paroles, peu d’actes
L‘Ump a eu beau se fendre de 26 propositions plutôt volontaristes sur « la place des femmes dans la société’ en juin dernier, elles sont totalement absente du « projet 2012″ présenté aux militants en janvier dernier. Plus grand écart de temps, même effet, avec les promesses du candidat de 2007, « défenseur du droit des femmes », et le bilan, cinq ans plus tard… « Les femmes représentent 51% de la population française, 47% de la population active, mais 82,2 % des travailleurs à temps partiel et les écarts de salaire entre les hommes et les femmes sont encore de 19 %… », écrit le parti présidentiel dans son rapport… en 2011.
En matière de parité aussi, le parti de Nicolas Sarkozy fait figure de cancre. Aux dernières cantonnale, l’Ump 18,6 % de femmes investies et 11,7 % d’élues… En gros, c’est « faite ce que je dis, pas ce que je fais ». Reste deux mois au candidat fraîchement « officiellement » déclaré pour formuler ses intentions en la matière.
Jean-Luc Mélenchon veut « abolir le patriarcat »
Les femmes ne seront pas oubliées en revanche par la révolution de Jean-Luc Mélenchon. Le candidat du Front de gauche entend, abolir, outre la précarité, la spéculation et le traité de Lisbonne, le « patriarcat ». Un ministère du Droit des femmes et de l’Egalité « doté de moyens » (sic) verrait le jour. Charge aux » délégué(e)s interministéril(le)s » (les (e) sont dans le programme) d’engager des « négociations annuelles entre les partenaires sociaux sur le respect de l’égalité professionnelle« , avec un arsenal de « sanctions renforcées » pour faire appliquer les nouvelles décisions.
Aussi, le Front de gauche en appelle – une fois n’est pas coutume – à l’Europe pour tirer vers le haut les droits des femmes en adoptant la « directive de l’Européenne la plus favorisée« . Sur le terrain des violences, le Front de gauche entend appliquer, via une loi-cadre, les propositions des associations féministes (donc, au minimum, une augmentation du nombre de places d’hébergements d’urgence pour les victimes, un dispositif, non précisé, de prévention et d’information). Une originalité : le Front de gauche propose l’adoption d’un loi « anti-sexiste » condamnant « les discriminations et insultes à caractère sexistes ».
François Bayrou s’intéresse à la « vie des femmes »
Dans les bribes de projet présentées sur son site de campagne, François Bayrou s’intéresse à « la vie des femmes ». Quand il sera présiden