5 mar 2012
mariellaesvant

Europe : ce que proposent les partis

Les dirigeants des principaux (en tous cas des plus riches) pays européens ont beau avoir clairement choisi leur camp, les (autres) candidats à la présidentielle ne boudent pas l’Europe pour autant. Sauf une, qui s’accroche à la sortie de l’euro, et de l’Union européenne. Dans tous les programmes, au moins un chapitre consacré au sujet, et quelques allusions aux détours des propositions. Economie, agriculture et institutions en tête.

François Hollande, empêcheur de pactiser sans « les peuples »

François Hollande a promis de renégocier le pacte budgétaire européen signé vendredi. Une promesse qui y est pour beaucoup dans l’hostilité de la chancelière Angela Merkel, le président du conseil italien, Mario Monti, et le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, à son égard. Malgré ce « front », le candidat socialiste n’est pas revenu sur son engagement de revoir le traité « en privilégiant la croissance et l’emploi, et en réorientant le rôle de la Banque centrale européenne dans cette direction ». Toujours en matière financière, il propose la création d’euro-obligations.  S’il est élu, il promet de défendre « un budget au européen au service des grands projets d’avenir« , notamment pour « l’avenir de l’agriculture […] dans le cadre de la révision de la politique agricole commune« . Pour le candidat du PS, l’Europe peut aussi être garante de « la protection des services publics ». En matière commerciale, il mise sur un espace européen uni, sans « concurrence déloyale » et doté de « règles strictes de réciprocité en matière sociale et environnementale« . Vis à vis de l’extérieur, il se positionne en faveur de la mise en place d’une contribution climat-énergie.

Nicolas Sarkozy, la règle d’or, partout

Le président sortant, qui s’est battu pour faire adopter la « règle d’or » en France, est l’un des artisans du pacte budgétaire européen l’instituant partout en Europe. Il a signé le traité vendredi, et s’y tiendra. Sur le volet industriel, il compte s’appuyer sur l’Union européenne, le ‘Small business act » précisément, pour « faciliter l’accès des PME aux marchés publics ». Il envisage aussi la création d’une banque d’investissement à destination des PME. Il appelle à la réciprocité de l’ouverture des marchés publics au sein de l’Union et à la création de « taxes de réciprocité » aux frontières, notamment concernant les « normes sociales et environnementales, vis-à-vis des produits agricoles de provenances étrangères », et la taxe carbone.  Sur l’entrée de la Turquie dans l’Union, il n’a pas bougé depuis 2007 : refus catégorique.

 Pour François Bayrou, « l’Europe est devenue illisible »

C’est plus un constat que fait le candidat du Modem que de véritables propositions. Pour lui, « on a commencé à se tromper à partir du traité de Nice, puis du traité de Lisbonne. L’Europe est devenue illisible. » Pour y remédier, il estime qu’il ‘faudra un vrai président pour l’Europe. Président élu au suffrage universel, ou, dans un premier temps, élu par un congrès représentant à parité les parlements nationaux et européen’. En matière de gouvernance, « on doit et on peut accepter un mécanisme de coresponsabilité, notamment sur les sujets économique et budgétaire, entre les Etats membres de la zone euro et les institutions ».

Eva Joly veut une Europe (aussi) politique

Europe Ecologie-Les Verts est, comme son nom l’indique, très attaché à l’Europe. Idem pour sa candidate, qui appelle à l’élaboration d’une constitution européenne permettant de faire émerger une véritable Europe politique. Eva Joly propose aussi de créer en France une fonction de vice-premier ministre charger des questions européennes, qui seraient de fait détachées du domaine des affaires étrangères. Elle propose de remplacer les Pacte de stabilité (qu’elle associe à un « pacte d’austérité ») par un « pacte de développement écologique et social » et de lancer un « plan d’investissement [européen] dans la transition écologique ».  Comme François Hollande, elle défend la création d’eurobonds et la préférence sociale et environnementale aux frontières de l’Europe. En matière fiscale, elle souhaite harmonier l’impôt sur les entreprises et le capital.

Jean-Luc Mélenchon veut révolutionner l’Europe

La priorité, pour le candidat du Front de gauche, c’est de « s’affranchir du traité de Lisbonne », et du pacte de stabilité (comme Eva Joly, il impose selui l »austérité aux peuples »). Comme les écologistes, il imagine à la place un fonds de développement social, écologique et (ajoute le Front de gauche) solidaire. Aussi, il souhaite « mettre un terme à l’indépendance de la Banque centrale européenne vis-à-vis des instances démocratiques nationales et européenes » et organiser une « refonte » de ses statuts et missions. Pour « une autre utilisation de l’euro en France » (?) en Europe et dans le monde, il propose la création d’une « monnaie commune mondiale alternative au dollar’. Enfin, il appelle à la « désobéissance » face aux « directives contractitoires » aux engagement du Front de gauche.

Pour Marine Le Pen, la meilleure Europe est celle… où la France n’est plus

Allergique à l’Europe et à tout ce qu’elle considère comme « un abandon de souveraineté », la candidate du Front national est pour la sortie de l’Euro et de tous les traités européens, pour la fermeture des frontières. Reste, éventuellement et pour les Etats qui partagent « la même vision du monde » une association « libre ».

 

Pour Nathalie Arthaud, candidate de Lutte ouvrière, « L’uni­fi­ca­tion réelle de l’Europe est une néces­sité, et c’est l’avenir. Mais l’Union euro­péenne, labo­rieu­se­ment cons­truite depuis 50 ans, n’est qu’une cari­ca­ture (…) construite « exclu­si­ve­ment celle des capi­ta­lis­tes et des ban­quiers, pas celle des peu­ples ni des tra­vailleurs. » Aucune proposition claire sur son site.

Même constat, mêmes effets, pour Philippe Poutou, le candidat du NPA, qui affirme « Le cadre actuel de la construction européenne ne permet pas la satisfaction durable des besoins sociaux et de l’exigence démocratique : il est nécessaire de mener de pair les ruptures économiques et sociales avec le système capitaliste et celles avec l’ordre actuel des institutions européennes ».

1 Comment

  • Vous ne parlez pas des positions de Nicolas Dupont-Aignan, ni de François Asselineau …

    L’ « Europe » est-elle donc une religion obligatoire ? …

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