Comment les équipes de François Hollande et Nicolas Sarkozy organisent la riposte
Sur les réseaux sociaux, les hashtags (mots clefs pour repérer les tweet ayant attrait au même sujet) sont déjà prêts. Et rabachés toute l’après-midi, avant le débat télévisé. Si le terme générique #LeDebat tourne pour rassembler l’ensemble des interventions, (voire #Pdl2012 pour quelques uns) d’autres comme #VoteHollande ou #FH2012 doivent permettre de distinguer (en cas de second degré notamment) les partisans du socialiste de ceux du président sortant qui utiliseront plutôt #NS2012 voire les sans ambiguité #francemolle ou #Mollande…
Au siège de campagne du Président sortant, une invitation a été lancée » à participer aux côtés de centaines de militants numériques à une grande soirée riposte pour suivre et commenter le débat depuis le siège de l’UMP à Paris, au 238 rue de Vaugirard dans le 15ème arrondissement. Nous vous y attendons, à partir de 19H30, munis de votre smartphone et de votre ordinateur, nous nous chargeons du reste ! D’autres soirées riposte sont organisées partout en France, contactez dès maintenant vos fédérations UMP pour en connaître tous les détails. » Autant prévenir que généralement, la confrontation militants contre militants vole rarement haut.
Au PS, les équipes ont préparé » des arguments, avec des chiffres, des exemples, des références pour être incollable sur François Hollande. Beaucoup de choses inexactes sont dites, des rumeurs et craintes sont propagées. Nous vous aidons à y voir plus clair et ainsi à éclairer votre entourage. » Histoire de scotcher (ou d’espérer le faire) vos amis qui regarderaient le débat à vos côtés alors qu’ils ne sont pas du même bord que vous.
A noter que le blogueur spécialiste des médias, Erwann Gaucher a lui aussi prévu de suivre le débat d’une autre manière via twitter. Son hasthtag #lautredebat renvoie notamment vers son blog : http://www.erwanngaucher.com/02052012Ce-soir–suivez-aussi-lautredebat,.media?a=891 où il a invité quatre commentateurs à réagir spécialement sur le débat. Ou le Front de Gauche à la recherche de la formule la plus percutante avec le hashtag #ClashSarko…
Sur les site des candidats, tout était évidemment prêt dans l’après-midi avant ce grand moment cathodique.
Le site de François Hollande affiche à la Une l’événement du soir. Il revient, notamment, sur des éléments clés du second tour et plus précisément sur les attaques portées par le camp adverse. Sur l’impact supposé de nouvelles impositions sur les classes moyennes, entre autres, l’équipe de François Hollande oppose l’argument de « 45 taxes créées par le gouvernement de Nicolas Sarkozy « , dont la hausse de TVA attendue à l’automne. Selon l’argumentaire du PS, quelque 100.000 nouveaux foyers vont payer l’impôt sur le revenu cette année. Enfin, il revient sur la réforme de la succession qu’il souhaite opérer et qui voudrait cependant dire qu’un « couple de trois enfants pourra continuer à transmettre 600.000 € sans aucun droit « .
Du côté de Nicolas Sarkozy, un autre argumentaire, en 10 points, est construit en opposition au candidat socialiste. Pour chaque point, le point fort supposé du Président sortant est construit en contre point de la personnalité de François Hollande ou de déductions faites du programme du PS :
» 1/ Nicolas Sarkozy est l’homme de la situation. François Hollande n’a pas la carrure pour être Président de la République. 2/ Nicolas Sarkozy veut revaloriser le travail et le pouvoir d’achat. François Hollande est pour l’assistanat et le matraquage fiscal des classes moyennes « , dit notamment l’argumentaire.
Un comparateur de programmes est aussi proposé.
Plus largement, le document de l’équipe de François Hollande aborde les questions des retraites, du financement des 60.000 postes dans l’Education nationale (par rapport à d’autres dépenses sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy), il rappelle que François Hollande a expliqué que » les étrangers en situation irrégulière seront reconduits à la frontière « , que la centrale de Fessenheim sera la seule centrale à fermer dans les cinq ans et qu’un éventuel mandat socialiste ne remettrait pas en cause le nucléaire en France, l’expérience internationale, le quotient familial, le droit de vote des étrangers aux élections municipales, les « mensonges de Nicolas Sarkozy « , la croissance ou encore la réduction des déficits avec un équilibre budgétaire en 2017 » avec un souci de justice sociale « .
Du côté de Nicolas Sarkozy, on oppose en premier lieu le fait que François Hollande n’aie pas la » carrure pour être président de la République ». Il oppose un Président sortant qui veut » revaloriser le travail et le pouvoir d’achat. François Hollande est pour l’assistanat et le matraquage des classes moyennes « . Il est aussi question de coût du travail, de dette et de finances publiques, de nucléaire, de sécurité et de laxisme, d’immigration, d’éducation et de référendum.
Certains arguments se retrouvent ainsi, directement opposés. Notamment sur le nucléaire quand l’UMP assure François Hollande vouloir démanteler « notre industrie nucléaire » alors que l’argumentaire socialiste précise qu' »il renforce les centrales les plus modernes en permettant l’aboutissement de l’EPR de Flamanville « .
Sous leurs airs didactiques, ces différents argumentaires sont bien évidemment très partisans et jouent parfois sur d’infimes nuances ou déclarations. Comme les différents modules qui fleurissent sur les réseaux sociaux Il ne faut pas oublier que ce sont avant tout des éléments de propagande.