Meeting de Villepinte : Nicolas Sarkozy a « tout donné à la France »
Une heure de discours devant environ 70000 militants en liesse. Le meeting de Villepinte, en début d’après-midi, était LE temps fort de la campagne sarkozyste. Alors que les sondages le donnent toujours perdant face à François Hollande au second tour, Nicolas Sarkozy a voulu prouver qu’il était tout entier dévoué à sa tâche. « J’ai appris, j’ai compris », a-t-il répété.
« Je vous demande de me croire : j’ai tout donné à la France pendant cinq ans », a assuré le chef de l’Etat, applaudi par ses partisans. « Pendant cinq ans, j’ai fait de mon mieux pour protéger les Français de toutes ces crises, pour que la France en sorte plus forte, j’y ai mis toutes mes forces. Je me suis engagé comme jamais je ne l’avais fait avant dans ma vie », a-t-il poursuivi. Avant d’enchaîner : « j’ai tiré les leçons des réussites et des échecs », et d’affirmer qu’il n’avait « rien perdu » de sa « foi en l’avenir« . Une manière de décliner le thème du « J’ai changé », qui rythme sa campagne depuis sa déclaration de candidature, le 15 février. « Aidez-moi, nous avons deux mois ! » a-t-il finalement lancé à la foule.
Les artistes engagés, un argument de vote ?
Alors que la course aux signatures n’est pas encore terminée pour certains candidats, d’autres mettent en avant un type de parrainages… moins institutionnel. Les people ont fait leur apparition dans cette campagne, et certains n’hésitent plus à afficher clairement leur choix.
Dans le camp Sarkozy, on se réjouit d’avoir attrapé le gros poisson Gérard Depardieu. L’acteur est annoncé cet après-midi au grand meeting de Villepinte. Son soutien n’était pourtant pas acquis, car il a souvent changé de camp : militant pour la réélection de François Mitterrand en 1988, il appuie Nicolas Sarkozy en 2007, avant d’annoncer sa préférence pour Arnaud Montebourg lors de la primaire PS, dans un entretien au Parisien.
Le président sortant peut également se targuer d’avoir su séduire les frères Bogdanoff, Enrico Macias. Didier Barbelivien, Christian Clavier et Gilbert Montagné, déjà au rendez-vous en 2007, devraient également rempiler, ainsi que Richard Virenque, Alain Prost et Bernard Laporte pour le sport.
En campagne, François Bayrou veut rester concentré sur les vrais sujets
Dire que François Bayrou n’apprécie pas le battage médiatique autour de la viande halal, les regrets du Fouquet’s, l’immigration ou l’imposition des super riches est un euphémisme. Mercredi soir, dans le Loir-et-Cher, sa seule insertion dans le tourbillon télégénique de la campagne a été pour parler d’IVG. Répondant à l’interrogation d’une particiante à la réunion publique dont il était l’invité central.
« La loi sur l’IVG, j’estime qu’il faut la défendre. J’ai été choqué par les propos d’une candidate qui voulait y toucher », faisant allusion, sans la citer, au souhait de Marine Le Pen de dérembourser l’avortement en cas de besoins budgétaires. « C’est une question terriblement compliquée à laquelle il faut ajouter une politique sérieuse de prévention des grossesses. Il faut faire des progrès là dessus car ce n’est pas un acte médical anodin. Ce n’est pas un acte médical de tous les jours. »
Pour le reste, le candidat du MoDem ne s’est pas départi de sa pondération, de son tempérament, de son propre rythme. Invité à entendre les récits de 18 femmes la veille de la journée de la femme, il a beaucoup écouté les récits personnels, pris des notes et relancé les discussions. Ce n’est qu’à la fin de la rencontre, qu’il a pris un peu de temps au micro pour donner son point de vue et annoncer quelles seraient ses mesures s’il était élu président.
> Un ministère de toutes les égalités
Juste avant la réunion, devant les caméras, il avait pourtant livré le point central de sa visite et de son message. Il veut un grand ministère » de toutes les égalités « . Il estime que la Halde, qui traite a posteriori du cas par cas, ne suffit pas. Pour le centriste, il faut, qu’à l’avenir, aucun accent, nom, origine géographique, sexe ou handicap ne vienne freiner une carrière, un destin professionnel.
Sarkozy et l’immigration : retour sur un quinquennat (déjà) très à droite
« Il y a trop d’étrangers sur notre territoire. Notre système marche de plus en plus mal, nous ne pouvons plus leur trouver un emploi, un logement, une école »… Les propos de Nicolas Sarkozy, mardi, dans l’émission Des paroles et des actes en a fait bondir plus d’un. Que président-candidat, affirme vouloir durcir les conditions d’immigration n’a rien de très surprenant : il tenait le même discours lors de sa campagne en 2007. Ce qui est particulièrement marquant, c’est que ses propositions sont de plus en plus proches – quoiqu’en dise l’intéressé – de celles de Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan. Beaucoup pointent une extrême-droitisation du discours de Nicolas Sarkozy. L’Ump s’était pourtant largement illustrée sur le sujet ces cinq dernières années, dans les textes, et dans les mots.
Depuis 2007, et même 2002, comme l‘analyse le think tank Terra Nova, les conditions d’immigration se sont durcies en France. Jusqu’à atteindre la limite du droit européen. La liste des lois, décrets et circulaires adoptés depuis 2007 est consultable in extenso sur la page « immigration » du gouvernement. Derniers en date, le décret relatif » au niveau et à l’évaluation de la connaissance de l’histoire, de la culture et de la société françaises requis des postulants à la nationalité française ». On peut aussi lister le décret permettant la rétention administrative de longue durée (6 mois) de certains étrangers ; la circulaire du 31 mai 2011 visant à baisser de « 30% », selon le chiffre annoncé par Claude Guéant à l’époque, l’immigration professionnelle, la mesure adoptée à l’Assemblée en 2009 punissant les mariages « gris »…
C’est peut-être pour ça que son annonce de réduire de moitié le nombre d’immigré légaux en France (de 180.000 à 100.000, selon ses chiffres) est jugée « peu crédible » par François Bayrou, de « faux objectif par François Hollande, « Indigne » par Eva Joly. La gauche dans son ensemble dénonce des « contre vérités » humiliantes, visant en premier lieu à « draguer les électeurs » du Front national.
Parrainages : Nathalie Arthaud est la première
C’est carrément sur son compte twitter que le Conseil constitutionnel a rendu public le nom ddu premier candidat à venir déposer ses 500 parrainages à l’élection présidentielle.
Il s’agit de Nathalie Arthaud, la candidate de Lutte Ouvrière, qui gagne ainsi un joli coup de pub. Elle a expliqué que c’était un soulagement même si elle avait toujours eu confiance dans le pluralisme de la France et les travailleurs. La NR et le blog présidentielle, l’avaient suivie sur une journée. Les télévisions ont été très nombreuses à la suivre, ce mercredi 7 mars.
Elle espère ainsi qu’une nouvelle phase de campagne et qu’elle sera aussi plus souvent invités dans les médias nationaux audiovisuels.
Les candidats ont jusqu’au 16 mars pour déposer leurs parrainages comme le rappelle le Conseil constitutionnel.
Hollande-Sarkozy, l’escalade des mots
Le déplacement de Nicolas Sarkozy à Bayonne restera dans les mémoires comme l’un des plus violents de la campagne. Le président-candidat a été hué, insulté, cible de jets d’oeufs lors d’une manifestation d’indépendantistes basques et de quelques militants socialistes hier. Une bonne occasion pour accuser François Hollande d’être à l’origine de l’incident.
Hollande à Londres : « I’m not dangerous »
Pour The Independant, c’est en « rock star » que François Hollande a été accueilli à la gare de St Pancras mercredi à Londres. Même s’il n’a pas été accueilli au 10 Downing street, comme le relève le Time, son opération séduction auprès des 300.000 Français de Londres, pourtant majoritairement plutôt à droite – et travaillant dans la finance, semble avoir porté ses fruits. Si l’on en croit les quotidiens britanniques, le candidat socialiste a été plutôt bien accueilli dans la « sixième ville française »… même s’il reste peu connu des sujets de la Reine.
Pour les quotidiens conservateurs, comme le Daily Mail, c’est « l’ennemi de la finance » qui venait draguer sur les bords de la Tamise. Avec en plus cette proposition, propre à « chasser les riches hors de France », de taxer les très hauts revenus à 75%… Même leur homme de gauche, Ed Milliband, qui a accueilli son camarade socialiste hier, n’irait pas si loin. « Nous n’irons pas au-dessus de 50%. Les solutions sont différentes dans chaque pays » a glissé le leader du Labour lors de leur déclaration commune organisée loin des feus de la rampe, dans le bureau des travaillistes au Parlement.
Quand « The Artist » inspire les candidats
Ils voudraient tous remporter la victoire, alors cinq Oscars, ça les fait rêver. Après le triomphe de « The Artist » à Los Angeles, les acteurs de la campagne présidentielle ont à leur tour pris le micro, et tenté d’appliquer le succès à leur sauce. Toutes les comparaisons étaient permises.
Pour Nicolas Sarkozy, le triomphe d’un film français aux Oscars est la preuve que la loi Hadopi était légitime. Le président-candidat a déclaré ce matin : « Ca doit nous renforcer dans l’idée de défendre la création, de défendre les réalisateurs. (…) Les films on doit les payer, on ne peut pas les pirater, c’est tout ce qu’on a voulu avec la loi Hadopi, et je pense que ça préserve la création ».
Un doigt de vantardise sur un soupçon de chauvinisme. « Pour la France aux Etats-Unis c’est merveilleux. Pas seulement qu’ils voient le film mais aussi qu’ils écoutent nos musiques, nos chansons. Il y a des tas de choses formidables en France, il faut leur dire », a-t-il conclu.
Sarkozy fait une sortie en campagne
Il est arrivé avec une heure d’avance, mais il avait déjà fait le coup, alors certains était prêts. Les autres ont pris le train en marche. Plusieurs dizaines de photographes, cameramen, preneurs de son et gratte-papiers. Une ruche qui a bourdonné pendant 4 heures dans les allées du Salon de l’agriculture. Visite présidentielle oblige. Campagne de candidat surtout. Parce que samedi, Nicolas Sarkozy s’est fait une partie de pêche aux voix.
La vache et les (aspirants) présidents
« Ce n’est pas en tapant sur le cul des vaches qu’on défend l’agriculture ». José Bové a sûrement raison. Mais pour moissonner les voix, ça peut être payant. Pour préparer leur défilé – Sarkozy samedi, Bayrou, dimanche, François Hollande mardi, Jean-Luc Mélenchon mercredi, Eva Joly jeudi et Marine Le Pen vendredi – les candidats polissent leurs bottes. Et font pain sec. Parce que dans la plus grande ferme de France, il ne suffit pas de carresser les bovins. Il faut aussi flatter les éleveurs. Et goûter quelques dizaines de spécialités. En la matière, Jacques Chirac était une bête de concours (sans mauvais jeu de mot). Cette année, il déclare forfait pour « raisons personnelles ». Mais même en l’absence du « chouchou », ces 8% de l’électorat est toujours acquis à la droite, selon une étude du Cevipof. Et penche de plus en plus vers l’extrême.