Une première biographie du plébéien Mélenchon
De Jean-Luc Mélenchon, on connait le caractère sanguin, l’attachement aux valeurs de la gauche radicale, et les discours incarnés. Son idéologie et son parcours politique, eux, restent méconnus. Pourtant, à 60 ans, l’homme a derrière lui une carrière bien remplie. De ses premières années de militant trotskyste à sa course pour la présidentielle, les journalistes Lilian Alemagna (Libération) et Stéphane Alliès (Médiapart), déroulent cette ascension en 371 pages, dans « Mélenchon le plébéien ». Une première biographie de celui qu’ils voient comme « l’éventuel troisième homme de la présidentielle ».
« Mélenchon n’est pas un populiste, c’est un plébéien », avancent les auteurs en préambule. Durant ses quarante années de politique, il n’a pas dévié de son crédo : redonner de la voix au peuple, contre l’oligarchie dirigeante. Une philosophie cristallisée durant son enfance. Né à Tanger (Maroc) en 1951, le jeune Mélenchon et sa famille en sont chassés en 1962, après l’indépendance de l’Algérie et les accords d’Evian.
Direction la Normandie qu’il déteste. « Cette rupture soudaine et contrainte va compter dans les choix radicaux » qu’il fera ensuite. A quatorze ans, son amoureuse lui offre par hasard une « Histoire de la Révolution française » d’Adolfe Thiers. Deuxième déclic. « Ca a cristallisé ma détestation de ceux qui ont toujours été là, qui ont des droits sur tout », confie-t-il aux deux journalistes. C’est à peu près tout ce qu’on saura de sa vie privée. A peine le livre mentionne-t-il la naissance de sa fille, en 1974.
Dis-moi qui tu es, je te dirai pour qui tu votes : zoom sur les électorats sociologiques
Les jeunes seraient plutôt à gauche, les plus de 60 ans plutôt à droite, les femmes… insaisissables. Précisez avec qui vous couchez et quel dieu vous priez. Alors, peut-être, on pourra vous dire pour qui vous allez voter le 22 avril 2012. A quelques mois du premier tour, les chercheurs dissèquent l’électorat français à coup de catégories sociologiques. Age, sexe, métier, classe sociale, religion…
Que vous soyez homme ou femme ; jeune, vieux ou entre deux âges ; croyant ou non ; hétérosexuel ou non ; ouvrier, agriculteur, cadre sup’, commerçant ou fonctionnaire ; chasseur ou fan de ping pong ; pied-noir ou Breton ;… en cherchant bien, chaque profil électoral existe. Après, c’est un peu comme l’astrologie avec la courbe des astres. L’influence du lieu de vie, du niveau de revenu, du statut, de l’éducation joue avec les valeurs, les convictions, le degré d’engagement... S’y ajoute l’ordre du monde comme l’agencement de planètes. A ceci près que les études électorales sont beaucoup plus étayées que les profils astrologiques.
Le difficile exercice du chiffrage des programmes des partis politiques
L’Institut de l’entreprise était dans les starting-blocks ce jeudi, jour de présentation chiffrée du programme de François Hollande. Depuis plusieurs semaines, sur son site Débat&Co, le think tank indépendant chiffre mesure après mesure les élements de programmes présentés par les partis.
Exercice difficile car les annonces sont souvent incomplètes. « On va chiffrer les programmes des principaux candidats, explique Euxode Denis, directeur des études de l’institut. On ne pourra pas tout faire car c’est un travail qui est assez long. Pour l’instant nous avons commencé le Parti socialiste, le Front national et l’UMP. On travaillera sur le MoDem et on chiffrera quelques mesures d’autres partis comme les Verts ou le Front de Gauche. »
« Nous avons une équipe de chiffreurs qui sont des spécialistes du budget et qui travaillent dans notre cellule. Six personnes qui travaillent aujourd’hui sur le chiffrage. Chacun a une spécialité sur les différentes politiques publiques. On travaille sur des sources publiques, toutes les hypothèses qu’on prend sont transparentes, on les met en ligne sur notre site, dans la description qu’on fait de nos évaluations. Les sources sont aussi mentionnées et on travaille à partir de déclarations des candidats. »
Patrice Machuret tente de se glisser dans la peau de Marine Le Pen
Malgré le titre de son livre, Patrice Machuret à France 3 n’entame pas avec Dans la peau de Marine Le Pen un grand roman de science-fiction ou d’anticipation. C’est au contraire un récit très étayé et documenté de l’ascension, somme toute récente, de la présidente du Front National.
» Pour la rédaction nationale de France 3, depuis une dizaine d’années j’ai pu l’observer et lui parler, micro ouvert ou hors caméra. En écoutant et interrogeant ses proches, autant que ses ennemis « , explique-t-il en préambule. Et à juste titre, Patrice Machuret raconte les coulisses de la vie de Marine Le Pen, » chez elle « , à Saint-Cloud notamment.
Décrivant des instants de famille avec sa mère, revenue elle aussi à Saint-Cloud après que le clan Le Pen lui ait pardonné sa fuite. Pierrette Lalanne, 76 ans, ancienne épouse de Jean-Marie Le Pen et » réfugiée familiale avec pour tout revenu le minimum vieillesse, elle occupe son logement à titre gracieux. » Un 40 mètres carrés à Saint-Cloud. L’ancien leader vit lui » chez sa seconde épouse, à Rueil-Malmaison » et passe énormement de temps au siège du FN.
Le journaliste rappelle la règle que s’est fixée Marine Le Pen, « pas de photos dans l’intimité, pas de photos de mon intérieur ». Il fait parler son troisième compagnon, Louis Aliot, personnage clef de sa campagne. » Je suis arrivé en 1999, au moment où Marine n’avait pas encore émergé. » Il y raconte leur vie, partagée entre Perpignan où Louis Aliot a son cabinet d’avocat, et où Marine a acheté une maison. Du patrimoine des Le Pen, ce qui reviendra à Marine, le fait qu’elle vendra très certainement Saint-Cloud…
Entre 42.000 et 47.000 parrains possibles pour les candidats à la présidentielle
Combien d’élus et quels élus peuvent parrainer les candidats à l’élection présidentielle ? En ces temps de course aux signatures par les candidats à l’élection, le Conseil constitutionnel estime à 47.000 environ, le nombre de mandats permettant un parrainage de candidat.
Le duel Sarkozy-Hollande : en 2004 déjà…
Même si l’un n’est pas encore déclaré, la confrontation entre les deux « gros » candidats bat son plein. Ce matin, François Hollande s’exprimait dans les colonnes de Libération. Deux pages d’une tribune offensive. « Au lieu d’élire un président qui a changé, pourquoi ne pas changer de président ? » questionne-t-il. En face, dans Le Figaro, un article rappelle que Nicolas Sarkozy se voit en « président des idées », à l’inverse du « projet vide » du candidat socialiste.
En fait, cette bataille n’est pas nouvelle. En 2004 déjà, les médias prévoyaient un second tour Hollande-Sarkozy pour la présidentielle de 2007. Cette année-là, le premier secrétaire du Parti socialiste, jusqu’ici discret, est propulsé sur les devants de la scène politique. Le PS remporte vingt-quatre des vingt-six régions françaises aux élections régionales. Un succès sans appel.
Des voeux pour 2012 codés ?
Exercice délicat pour un président en exercice, probable candidat à sa succession que de présenter ses voeux la veille d’une année d’élection présidentielle. Lors des deux dernières fois que le cas s’est présenté, Jacques Chirac et François Mitterrand ont adopté deux attitudes très différentes.
Pour le Corrézien, les dix minutes d’intervention historiques, le soir du 31 décembre 2001, veille d’entrée en vigueur de l’euro, ont été consacrées exclusivement à autre chose. Les thèmes de 2001 sont d’ailleurs assez proches de ceux d’aujourd’hui : Europe et espoir dans l’euro, cohésion nationale, diversité… mais aussi besoin d’une « aventure collective, d’un idéal, de rêve, de projet commun ».
France 2 retrace cinquante ans de campagnes
Revisiter le passé pour mieux commenter le présent, c’est l’idée du nouveau programme court de France 2. « Elysée moi !« , animé par Julian Bugier (le deuxième homme du 20 heures), s’attache à retracer cinquante ans de campagnes présidentielles, de Charles De Gaulle à Nicolas Sarkozy.
Le journaliste Julian Bugier s’invite auprès du Général.
Cure d’austérité sur les dépenses de campagne
La crise, c’est pour tout le monde. Même pour les candidats à la présidentielle. Les députés ont adopté lundi un projet de loi qui revoit à la (légère) baisse le remboursement des dépenses de campagne. Le plafond pour les heureux titulaires de plus de 5% des suffrages exprimés s’élèvera désormais à 16,851 millions d’euros pour le premier tour, à 22,509 millions pour le second. Ce qui n’atteindront pas la barre symbolique des 5% recevront au maximum 800 423 euros.
Humour et politique : les candidats qui font rire
A défaut d’obtenir leur ticket pour la grande finale du 6 mai 2012, quelques candidats peuvent déjà se vanter d’être parmi les finalistes… des prix Humour et politique décernés par le Press Club. Les premières phrases de la sélection 2012 ont été dévoilées lundi. En 2011, Nathalie Arthaud, François Bayrou et François Hollande avaient gagné leur place au panthéon des candidats qui font rire (et c’est déjà ça).