A Roubaix, Joly pose pour la présidentielle
Certains attendaient un enterrement, d’autres un sursaut. C’est finalement un « rendez-vous le 22 avril » qu’à donné Eva Joly aux 1500 sympathisants venus l’encourager à Roubaix pour son premier grand meeting de campagne.
Il n’y avait pas la grandiloquence du discours du Bourget de François Hollande, ni l’euphorie des meetings de Jean-Luc Mélenchon. « Eva Joly n’est pas un tribun ». Ses soutiens l’ont constaté une fois de plus. « Mais elle parle de choses concrètes ». « Elle est droite, honnête, responsable », apprécie une militante venue d’île-de-France. « Persévérante » aussi. Ca personne ne peut y redire. Après avoir essuyé « des torrents de boue », selon la formule de son porte parole, le franco-chilien Sergio Coronado, la candidate écologiste est toujours debout, impeccable dans son tailleur noir – une sobriété… « présidentielle » que seule égayent ses éternelles lunettes rouge.
La VIe République vue par Jean-Luc Mélenchon
C’est le grand projet du candidat du Front de gauche : instaurer une VIe République. « Les institutions actuelles ont éloigné le pouvoir du peuple, provoquant une grave crise démocratique », justifie-t-il dans son livre-programme. Absention record, compétition personnelle lors de la présidentielle, médias « principalement voués au libéralisme » ou encore « oligarchie gouvernante » seraient le signe que les institutions actuelles sont périmées.
Ecologie : ce que proposent les partis
Thème majeur de la campagne de 2007, l’écologie semble sortir peu à peu des radars. Les deux candidates vertes, Eva Joly et Corinne Lepage, frôlent le 0% d’intentions de vote. Les autres candidats ne prennent plus la peine d’en parler, même si quelques mentions subsistent dans leur programme. Malgré le tour de force de l’association France nature environnement, qui a fait monter sept candidats à la tribune pour parler environnement le 28 janvier dernier, l’écologie risque donc d’être la grande absente de la campagne 2012.
La faute à la crise, disent les experts es politique. En effet, comment parler environnement ou décroissance quand le chômage et la dette explosent ? En France, « il y a l’idée que l’écologie c’est un peu un luxe qui coûte cher » analyse Daniel Boy spécialiste des verts au centre d’études politiques Cevipof. Difficile, alors, de « réussir à convaincre que la croissance verte va rapporter des emplois ». Ceux qui se risquent à faire de l’écologie une politique sont, au mieux, inaudibles. Restent quelques propositions plutôt consensuelles sur la sobriété énergétique ou le verdissement de l’agriculture (en termes souvent très vagues) et une politique énergétique en suspens. Lire la suite »
Et si les chasseurs faisaient la différence ?
En suspend, l’écologie punitive. La France compterait 1,3 million de chasseurs, pour un poids économique de 2,2 milliards d’euros, et plus de 24 000 emplois, selon le sénateur PS Jean-Jacques Mirassou. Trop peu pour chambouler le résultat de l’élection présidentielle, mais bien assez pour se faire chouchouter par les candidats.
Nicolas Sarkozy a dégainé le premier, la semaine dernière, avec une série de mesures pro-chasse. Le président a d’abord levé le moratoire en vigueur sur certains oiseaux, dont le courlis et l’eider à duvet. Ils ne seraient « plus en danger », selon le Conseil national de la chasse et de la faune sauvage.
Pour continuer dans cette voie, le Sénat a adopté jeudi une proposition de loi sur la modernisation du droit de la chasse. Au menu notamment, la possibilité donnée aux préfets d’imposer aux propriétaires le prélèvement d’animaux sur leur terrain. Il faut « permettre aux chasseurs l’accomplissement de leur passion dans les meilleurs conditions, tout en leur reconnaissant une contribution importante à la préservation des territoires », indique le préambule, qui décrit les chasseurs comme « des acteurs à part entière en matière de gestion de la biodiversité ». « La préservation de l’environnement, ça n’est pas empêcher quiconque de faire quoi que ce soit », avait également déclaré Nicolas Sarkozy le 17 janvier lors d’un déplacement.
Nouveau Centre : Hervé Morin à la recherche du centre perdu
Il dit avoir déjà plus de 350 promesses de parrainage. Hervé Morin, un an et demi après son départ du gouvernement et un an après un premier tour de France, continue de battre la campagne. Le désir de promouvoir ses 12 idées neuves pour changer la France et aussi redonner du lustre à ce centre qui s’appelait avant l’UDF.
L’ancien ministre regrette d’ailleurs que sa formation, née sur une partie des cendres de l’UDF n’ait pas eu la force nécessaire pour imposer ses choix à Nicolas Sarkozy. La règle d’or qu’il aurait proposé au président de la République dès 2008. Ou des mesures d’urgence que Nicolas Sarkozy a partiellement annoncé fin janvier. » Je regrette qu’il faille attendre 4 ans et 9 mois pour des propositions que nous faisons dès 2007 « .
Sur une exploitation de charolais qui s’est équipée en panneaux photovoltaïque, il questionne, se renseigne… A l’agriculteur qui lui détaille les mouvements changeants dans le domaine de l’énergie il expose l’une des ses 12 idées neuves pour la France. Celle qui veut dans le domaine juridique ou fiscal qu’on ne change pas une loi votée pendant le quinquennat. « Cela permettra aussi d’y réfléchir à deux fois avant de voter une loi ».
François Bayrou fait les comptes…
Dans son projet présenté à la France cette semaine, François Bayrou est revenu mercredi 1er février sur le financement et a fait ses comptes. Il s’est même attaqué au projet de François Hollande qu’il juge manquer de « cohérence, de logique, de crédibilité ».
Critiquant également le » jeu de Nicolas Sarkozy « , il veut remettre les finances de l’Etat en ordre en se fixant un objectif sur trois ans. Et l’inscription dans la constitution de la règle d’or budgétaire.
Programme : Hollande se pose en présidentiable crédible
François Hollande s’est appliqué jeudi à asseoir sa crédibilité de présidentiable. A la maison des Métallos, haut lieu du syndicalisme parisien, il a dévoilé ses « 60 engagements pour la France » (lire ci-dessous). A chaque mesure son chiffrage précis. Le candidat a détaillé un programme financé par 49 milliards d’euros de recettes supplémentaires à l’horizon 2017. 29 milliards seront affectées au désendettement de la France, 20 à ses priorités présidentielles. Parmi elles : le « pacte productif » pour l’industrie et les PME, 500.000 contrats de génération visant à favoriser l’emploi des jeunes et des seniors en entreprise, 150.000 emplois d’avenir, les 60.000 postes sur cinq ans dans l’Education.
Les 29 milliards d’euros consacrés au désendettement passeront par une grande réforme fiscale : hausse de l’impôt sur le revenu pour les plus aisés, limitation des niches, annulation de l’allègement de la réforme de l’ISF, etc. Les entreprises seront également mises à contribution à hauteur de 17,3 milliards les entreprises, grâce notamment à la suppression des niches, la modulation de l’impôt sur les sociétés, la mise à contribution de la finance.
Le difficile exercice du chiffrage des programmes des partis politiques
L’Institut de l’entreprise était dans les starting-blocks ce jeudi, jour de présentation chiffrée du programme de François Hollande. Depuis plusieurs semaines, sur son site Débat&Co, le think tank indépendant chiffre mesure après mesure les élements de programmes présentés par les partis.
Exercice difficile car les annonces sont souvent incomplètes. « On va chiffrer les programmes des principaux candidats, explique Euxode Denis, directeur des études de l’institut. On ne pourra pas tout faire car c’est un travail qui est assez long. Pour l’instant nous avons commencé le Parti socialiste, le Front national et l’UMP. On travaillera sur le MoDem et on chiffrera quelques mesures d’autres partis comme les Verts ou le Front de Gauche. »
« Nous avons une équipe de chiffreurs qui sont des spécialistes du budget et qui travaillent dans notre cellule. Six personnes qui travaillent aujourd’hui sur le chiffrage. Chacun a une spécialité sur les différentes politiques publiques. On travaille sur des sources publiques, toutes les hypothèses qu’on prend sont transparentes, on les met en ligne sur notre site, dans la description qu’on fait de nos évaluations. Les sources sont aussi mentionnées et on travaille à partir de déclarations des candidats. »
Le melting pot des 31 propositions de Nicolas Dupont-Aignan
Ce dimanche 22 janvier, Nicolas Dupont-Aignan présentait son programme pour l’élection présidentielle. Un discours fleuve de 37 pages, au théâtre du gymnase pour marquer sa différence tant avec Nicolas Sarkozy qu’avec les autres prétendants à l’élection présidentielle.
Un discours offensif où il repête son désir de nouvelle Europe, « à la carte », de plus de démocratie et de la suppression de la loi Hadopi notamment.
Il entend se battre pour la liberté numérique. Et que le téléchargement soit libre, les artistes étant payés par la licence globale prélevée sur les factures des fournisseurs d’accès. « Ceux qui aujourd’hui s’opposent à cette révolution numérique me font penser aux moines copistes qui, au Moyen Age, voulaient interdire l’imprimerie pour mieux conserver leurs privilèges. Ils me font penser à ceux qui expliquaient que l’arrivée de la radio allait éradiquer la production musicale, puisqu’on allait moins vendre de K7 et de vinyls. En bref, ils me font penser à des gens qui n’ont rien compris » a-t-il notamment expliqué.
Education : ce que proposent les partis
L’Ecole. Tous les candidats s’accordent pour en faire une priorité du quinquennat à venir. Elle doit éduquer les futurs citoyens de la République, leur transmettre les valeurs de la nation et les savoirs fondamentaux. Dans son projet présidentiel, l’UMP décrit l’éducation comme « le creuset de la République, qui va permettre à nos enfants de sortir gagnants du monde nouveau ». Tandis que pour Jean-Luc Mélenchon, « Le savoir est le bien le plus précieux, car qui sait devient meilleur pour lui-même et pour les autres ».
Chacun s’accorde également sur le fait que les écoliers français perdent du niveau. Ils ne sont plus qu’à la 23e place mondiale pour la lecture, et la 24e pour le calcul. Quatre élèves sur dix ont également de grosses lacunes à l’entrée au collège. Et le nombre de jeunes qui sortent du système sans diplôme enfle chaque année. Les candidats veulent y apporter leurs solutions, toutes très différentes.