En campagne, François Bayrou veut rester concentré sur les vrais sujets
Dire que François Bayrou n’apprécie pas le battage médiatique autour de la viande halal, les regrets du Fouquet’s, l’immigration ou l’imposition des super riches est un euphémisme. Mercredi soir, dans le Loir-et-Cher, sa seule insertion dans le tourbillon télégénique de la campagne a été pour parler d’IVG. Répondant à l’interrogation d’une particiante à la réunion publique dont il était l’invité central.
« La loi sur l’IVG, j’estime qu’il faut la défendre. J’ai été choqué par les propos d’une candidate qui voulait y toucher », faisant allusion, sans la citer, au souhait de Marine Le Pen de dérembourser l’avortement en cas de besoins budgétaires. « C’est une question terriblement compliquée à laquelle il faut ajouter une politique sérieuse de prévention des grossesses. Il faut faire des progrès là dessus car ce n’est pas un acte médical anodin. Ce n’est pas un acte médical de tous les jours. »
Pour le reste, le candidat du MoDem ne s’est pas départi de sa pondération, de son tempérament, de son propre rythme. Invité à entendre les récits de 18 femmes la veille de la journée de la femme, il a beaucoup écouté les récits personnels, pris des notes et relancé les discussions. Ce n’est qu’à la fin de la rencontre, qu’il a pris un peu de temps au micro pour donner son point de vue et annoncer quelles seraient ses mesures s’il était élu président.
> Un ministère de toutes les égalités
Juste avant la réunion, devant les caméras, il avait pourtant livré le point central de sa visite et de son message. Il veut un grand ministère » de toutes les égalités « . Il estime que la Halde, qui traite a posteriori du cas par cas, ne suffit pas. Pour le centriste, il faut, qu’à l’avenir, aucun accent, nom, origine géographique, sexe ou handicap ne vienne freiner une carrière, un destin professionnel.
Sarkozy et l’immigration : retour sur un quinquennat (déjà) très à droite
« Il y a trop d’étrangers sur notre territoire. Notre système marche de plus en plus mal, nous ne pouvons plus leur trouver un emploi, un logement, une école »… Les propos de Nicolas Sarkozy, mardi, dans l’émission Des paroles et des actes en a fait bondir plus d’un. Que président-candidat, affirme vouloir durcir les conditions d’immigration n’a rien de très surprenant : il tenait le même discours lors de sa campagne en 2007. Ce qui est particulièrement marquant, c’est que ses propositions sont de plus en plus proches – quoiqu’en dise l’intéressé – de celles de Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan. Beaucoup pointent une extrême-droitisation du discours de Nicolas Sarkozy. L’Ump s’était pourtant largement illustrée sur le sujet ces cinq dernières années, dans les textes, et dans les mots.
Depuis 2007, et même 2002, comme l‘analyse le think tank Terra Nova, les conditions d’immigration se sont durcies en France. Jusqu’à atteindre la limite du droit européen. La liste des lois, décrets et circulaires adoptés depuis 2007 est consultable in extenso sur la page « immigration » du gouvernement. Derniers en date, le décret relatif » au niveau et à l’évaluation de la connaissance de l’histoire, de la culture et de la société françaises requis des postulants à la nationalité française ». On peut aussi lister le décret permettant la rétention administrative de longue durée (6 mois) de certains étrangers ; la circulaire du 31 mai 2011 visant à baisser de « 30% », selon le chiffre annoncé par Claude Guéant à l’époque, l’immigration professionnelle, la mesure adoptée à l’Assemblée en 2009 punissant les mariages « gris »…
C’est peut-être pour ça que son annonce de réduire de moitié le nombre d’immigré légaux en France (de 180.000 à 100.000, selon ses chiffres) est jugée « peu crédible » par François Bayrou, de « faux objectif par François Hollande, « Indigne » par Eva Joly. La gauche dans son ensemble dénonce des « contre vérités » humiliantes, visant en premier lieu à « draguer les électeurs » du Front national.
Florian Philippot fait visiter l’appartement de campagne de Marine Le Pen
L’équipe de campagne de Marine Le Pen vient de publier une vidéo surprenante (pas tant que ça en fait) sur son site. Il s’agit d’une visite guidée, caméra au poing, de l’appartement de campagne de la candidate du Front national à l’élection présidentielle.
Et c’est Florian Philippot, un ancien « de la maison Chevénement » qui se charge de la visite. Ce trentenaire sorti d’HEC et de l’Ena fait découvrir aux internautes un bel appartement haussmannien quoique modestement décoré et peuplé de jeunes et sympatiques artisans de la campagne. Pour peu, on croirait presque à une continuité de la campagne de normalisation et de dédiabolisation entreprise par Marine Le Pen au sujet du Front national.
Visite guidée de l’appartement de campagne de… par MarineLePen