Les engagements des candidats : la fiscalité (7/10)
Qui n’a jamais frémi en remplissant sa déclaration de revenus ou en découvrant sa feuille d’impôts dans sa boite aux lettres ? Trop élevés, trop mal répartis, trop injustes, les impôts n’ont pas leur place dans le coeur des Français. Pourtant, ce sont bien eux qui permettent le fonctionnement de la Sécurité sociale, des services publics, des allocations et indemnisations diverses, de l’école. Bref, de l’Etat-providence que nous envient nombre d’étrangers. En temps de crise, la fiscalité est donc un enjeu crucial de l’élection présidentielle. Les candidats préconisent tous une meilleure répartition des prélèvements. Reste à définir ce que signifie « meilleure ».
Les engagements des candidats (5/10) : le logement
Pour de nombreux français, c’est le premier poste de dépense du budget du foyer. Le logement est une denrée parfois rare en France et la Fondation Abbé-Pierre n’en finit plus de pointer le mal logement. Un thème qu’elle a cherché à imposer dans la campagne grace à l’aide d’Eric Cantona. Les candidats ne pouvaient passer à côter d’un sujet que les Français placent dans leurs priorités.
Portraits de militants (3/6) : « La révolte fait vraiment partie de moi »
C’est dans un café de Saint-Pierre-des-Coprs que Francesca Di Pietro, militante de Lutte Ouvrière, nous donne rendez vous. Pas vraiment par hasard : elle y habite, « par ce que c’est moins cher qu’ailleurs, et parce que je ne pourrais pas vivre dans un quartier de nantis ». Le décor est posé, à quelques pas du marché où transitent les « couches populaires », comme disent les camarades.
Chez elle « la révolte contre l’exploitation », c’est de famille. Elle a appris l’indignation en battant le pavé milanais avec ses parents, purs produits de Mai 68 – à la mode italienne. Mais c’est en France qu’elle a forgé son engagement politique. Elle a rencontré Lutte ouvrière pendant ses études de géographie à l’université de Toulouse en 1986… et ne l’a plus quittée. Parce que LO, c’est du « sérieux ».
La lettre au peuple français de Nicolas Sarozy est-elle un programme politique ?
Dans les jours à venir, les Français vont découvrir – version papier – « La lettre de Nicolas Sarkozy au peuple français« . Mais est-ce que cette lettre est pour autant le programme du Président sortant ? A proprement parler, on peut estimer que non tant ce document de 32 pages rassemble non seulement de réelles propositions mais aussi des convictions, de longues explications du quinquennat qui s’achève, voire des attaques directes à ses adversaires de campagne, François Hollande en tête.
Dans son préambule, Nicolas Sarkozy explique qu’il veut s’adresser aux Français » sans aucun intermédiaire » et qu’il a fait le choix de l’écrit « car l’écrit demeure, l’écrit engage« . « J’ai voulu prendre le temps d’écrire cette lettre avec l’espérance que pour prendrez le temps de la lire ».
Europe : ce que proposent les partis
Les dirigeants des principaux (en tous cas des plus riches) pays européens ont beau avoir clairement choisi leur camp, les (autres) candidats à la présidentielle ne boudent pas l’Europe pour autant. Sauf une, qui s’accroche à la sortie de l’euro, et de l’Union européenne. Dans tous les programmes, au moins un chapitre consacré au sujet, et quelques allusions aux détours des propositions. Economie, agriculture et institutions en tête.
François Hollande, empêcheur de pactiser sans « les peuples »
François Hollande a promis de renégocier le pacte budgétaire européen signé vendredi. Une promesse qui y est pour beaucoup dans l’hostilité de la chancelière Angela Merkel, le président du conseil italien, Mario Monti, et le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, à son égard. Malgré ce « front », le candidat socialiste n’est pas revenu sur son engagement de revoir le traité « en privilégiant la croissance et l’emploi, et en réorientant le rôle de la Banque centrale européenne dans cette direction ». Toujours en matière financière, il propose la création d’euro-obligations. S’il est élu, il promet de défendre « un budget au européen au service des grands projets d’avenir« , notamment pour « l’avenir de l’agriculture […] dans le cadre de la révision de la politique agricole commune« . Pour le candidat du PS, l’Europe peut aussi être garante de « la protection des services publics ». En matière commerciale, il mise sur un espace européen uni, sans « concurrence déloyale » et doté de « règles strictes de réciprocité en matière sociale et environnementale« . Vis à vis de l’extérieur, il se positionne en faveur de la mise en place d’une contribution climat-énergie.
Fiscalité : ce que proposent les partis
Quand François Hollande a proposé une nouvelle tranche d’imposition à 75% pour des revenus dépassant 1 million d’euros, certains (surtout à gauche) ont applaudi, d’autres (surtout à droite) ont hurlé à la haute trahison. Le candidat socialiste aura en tout cas renvoyé les experts de tous poils à leur calculette. Et les candidats à leurs propositions. Le candidat socialiste grille au poteau Eva Joly, Dominique de Villepin et François Bayrou, jusqu’ici mieux disant, mais reste en deça de Jean-Luc Mélenchon et Nathalie Arthaud… qui fixe la barre à 100% au delà d’un certain seuil. En 2010, l’impôt sur le revenu avait rapporté à l’Etat 46,8 milliards d’euros, l’ISF 4,4 milliards.
Justice : ce que proposent les candidats
Eric Woerth, Dominique Strauss-Kahn, Jean-Noël Guérini, Nicolas Bazire, Thierry Gaubert. Et même, le procureur de Nanterre Philippe Courroye. Pas de doute, la justice a fait son entrée en politique. Cette cascade de mise en examen propulse le troisème pouvoir dans la campagne… mais pas forcément de la manière imaginée par les candidats. Car si chacun brandit l’étendard d’une « justice indépendante », symbole d’une « République irréprochable », les propositions restent maigres.
Pourtant, professionnels du secteur et politiques s’accordent pour dire que « la justice va mal ». De la réforme de la carte des tribunaux à la suppression avortée du juge d’instruction, plusieurs motifs ont fait descendre magistrats et avocats dans la rue de manière très inhabituelle durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Pour la Conférence des procureurs, 2011 « restera sans doute parmi les plus difficiles supportées par les juridictions depuis bien longtemps. Aux difficultés matérielles et budgétaires s’ajoutent désormais un désenchantement et une souffrance généralisée chez les acteurs de terrain, magistrats et fonctionnaires ».
Corinne Lepage, Jean-Luc Mélenchon, Eva Joly et François Bayrou se prononcent pour une réforme du système judiciaire, tandis que Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan plaident pour un durcissement des peines, notamment envers les mineurs. François Hollande, quant à lui, reste discret.
A Roubaix, Joly pose pour la présidentielle
Certains attendaient un enterrement, d’autres un sursaut. C’est finalement un « rendez-vous le 22 avril » qu’à donné Eva Joly aux 1500 sympathisants venus l’encourager à Roubaix pour son premier grand meeting de campagne.
Il n’y avait pas la grandiloquence du discours du Bourget de François Hollande, ni l’euphorie des meetings de Jean-Luc Mélenchon. « Eva Joly n’est pas un tribun ». Ses soutiens l’ont constaté une fois de plus. « Mais elle parle de choses concrètes ». « Elle est droite, honnête, responsable », apprécie une militante venue d’île-de-France. « Persévérante » aussi. Ca personne ne peut y redire. Après avoir essuyé « des torrents de boue », selon la formule de son porte parole, le franco-chilien Sergio Coronado, la candidate écologiste est toujours debout, impeccable dans son tailleur noir – une sobriété… « présidentielle » que seule égayent ses éternelles lunettes rouge.
La VIe République vue par Jean-Luc Mélenchon
C’est le grand projet du candidat du Front de gauche : instaurer une VIe République. « Les institutions actuelles ont éloigné le pouvoir du peuple, provoquant une grave crise démocratique », justifie-t-il dans son livre-programme. Absention record, compétition personnelle lors de la présidentielle, médias « principalement voués au libéralisme » ou encore « oligarchie gouvernante » seraient le signe que les institutions actuelles sont périmées.
Programme : Hollande se pose en présidentiable crédible
François Hollande s’est appliqué jeudi à asseoir sa crédibilité de présidentiable. A la maison des Métallos, haut lieu du syndicalisme parisien, il a dévoilé ses « 60 engagements pour la France » (lire ci-dessous). A chaque mesure son chiffrage précis. Le candidat a détaillé un programme financé par 49 milliards d’euros de recettes supplémentaires à l’horizon 2017. 29 milliards seront affectées au désendettement de la France, 20 à ses priorités présidentielles. Parmi elles : le « pacte productif » pour l’industrie et les PME, 500.000 contrats de génération visant à favoriser l’emploi des jeunes et des seniors en entreprise, 150.000 emplois d’avenir, les 60.000 postes sur cinq ans dans l’Education.
Les 29 milliards d’euros consacrés au désendettement passeront par une grande réforme fiscale : hausse de l’impôt sur le revenu pour les plus aisés, limitation des niches, annulation de l’allègement de la réforme de l’ISF, etc. Les entreprises seront également mises à contribution à hauteur de 17,3 milliards les entreprises, grâce notamment à la suppression des niches, la modulation de l’impôt sur les sociétés, la mise à contribution de la finance.