Marine Le Pen écrit une lettre acerbe aux deux finalistes
« Messieurs les candidats, un peu de respect ! » C’est ainsi que Marine Le Pen a choisi d’interpeller les deux candidats au second tour, qui, selon elle, « insultent » ses électeurs en lorgnant sur leurs voix. « Je ne peux laisser la campagne d’entre-deux-tours se dérouler sans m’adresser à vous et vous inviter à cesser l’insulte et le mépris », écrit-elle aujourd’hui dans une lettre ouverte, mettant Nicolas Sarkozy et François Hollande dans le même sac.
La présidente du Front National, qui a séduit 6,4 millions de votants, répond ainsi aux deux finalistes, qui ont tour à tour qualifié sa poussée électorale de « vote de crise » pour le socialiste, et de vote de « souffrance » pour le président sortant. « Il n’y a pas d’un côté des Français qui voteraient avec leur intelligence et de l’autre des Français qui voteraient par instinct ou par réflexe, comme des animaux« , s’insurge la leader d’extrême-droite.
« Aujourd’hui le liant de la gauche, c’est l’anti-sarkozysme »
Malgré un score exceptionnel du parti socialiste, et de la gauche en général, au premier tour du scrutin présidentiel, le politologue Rémi Lefebvre, spécialiste du PS, professeur à l’université de Lille 2, fait le constat qu’il «n’y a pas de progression des idées de gauche». «Même si François Hollande est élu, il y a un phénomène de droitisation de la société incontestable, estime-t-il. Cette élection risque d’être une élection en trompe l’oeil parce que les idées de droite ne sont absolument pas défaites». Le résultat, selon lui, de l’abandon par le candidat socialiste du discours de transformation sociale pour un discours «défensif, inscrit dans un contexte économique difficile». Interview.
Portraits de militants (6/6). « Se battre à l’extérieur et à l’intérieur du parti »
Sur le marché Saint-Paul, entre les blocs d’immeubles du quartier Sanitas, à Tours, Rachida Tassaoui, 39 ans, militante PS, tracte en parlant, parle en tractant, et… à du mal a s’arrêter. Sourire et bagou bien accroché, elle tend ses petits papiers sans se lasser. Difficile de croire que 10 ans plus tôt, elle « ne voulait pas entendre parler de politique ». Un peu comme Halim Ferraoun, 37 ans, militant au Parti radical de gauche, un « cousin de parti » attrapé en chemin. Pas par hasard : ils se croisent souvent dans les allées des « quartiers populaires ».
Ces quartiers populaires, que les partis boudent, ils en viennent tous les deux. L’indifférence « de » et « à » la politique, ils connaissent. Rachida votait à la tête du client – « celui qui avait la plus belle gueule sur les affiches » – lui faisait « comme les grands ». Ils ont pourtant fait leurs gammes, sans vraiment s’en rendre compte. Elle en traduisant les JT de 13h et 20 h pour ses parents « une corvée pour nous, enfants d’immigrés ». Lui est passé par le hip-hop, de là, au milieu associatif.
Le Parti de Gauche revendique 10.000 adhérents
Le Parti de Gauche co-moteur du Front de Gauche, avec le Parti communiste français, revendique depuis le vendredi 30 mars le nombre de 10.000 adhérents. Dans un communiqué, la vice-présidente du parti et députée de la première circonscription de Paris, Martine Billard, a estimé que » les adhésions affluent de semaine en semaine, traduisant la dynamique du Parti de Gauche, parti creuset qui répond à toutes celles et tous ceux qui cherchent un parti comme outil politique et sont, comme nous, attachés aux trois dimensions portées par le Parti de Gauche : écologie – socialisme – République « .
Un succès qu’elle voit aussi empreint de l’arrivée de nombreux militants qui » n’ont jamais appartenu à un parti politique précédemment « .
Discours de Martine Billard à Lille par PlaceauPeuple
Le Parti de gauche reste loin des autres partis. L’UMP revendique 261.000 adhérents, début janvier, fin 2011, le PS estimait que le parti en comptait 174.000 tout en espérant 280.000 avant le premier tour de la présidentielle. Pour le reste, les chiffres varient entre estimation et officiels. Entre 40.000 et 60.000 pour le MoDem, aux alentours de 40.000 pour le FN, ou moins. Mi-2011, le PCF revendiquait 138.000 adhérents, alors qu’EELV comptait 33.000 électeurs à sa primaire écolo.
Enfin, Debout la République de Nicolas Dupont-Aignan revendiquait en 2009, 12.500 adhérents, le NPA 4.500 en octobre 2011, Lutte ouvrière 8.000.
Hollande-Sarkozy, l’escalade des mots
Le déplacement de Nicolas Sarkozy à Bayonne restera dans les mémoires comme l’un des plus violents de la campagne. Le président-candidat a été hué, insulté, cible de jets d’oeufs lors d’une manifestation d’indépendantistes basques et de quelques militants socialistes hier. Une bonne occasion pour accuser François Hollande d’être à l’origine de l’incident.
Egalité homme-femme : ce que proposent les partis
Premières à l’école, les femmes sont aussi au dessus de la moyenne sur le taux de pauvreté, l’emploi à temps partiel, le nombre d’allocataires du RSA, les tâches ménagères… et toujours en dessous pour les salaires, la représentation politique et médiatique, les postes à responsabilité… Ce constat d’inégalités, qui persiste année après année, commence à se faire une place en politique. Une poignée de candidats a répondu aux appels répétés des associations féministes et de personnalités engagées pour les droits de femmes. Mais dans leurs programmes, la plupart des candidats se contentent d’une déclaration d’intention.
A deux mois du scrutin, vu les programmes présentés, Eva Joly et Jean-Luc Mélenchon sont à la pointe, François Bayrou, Corinne Lepage et François Hollande l’évoquent, l’Ump n’en parle pas et Marine Le Pen mise tout sur la politique familiale…
Ecologie : ce que proposent les partis
Thème majeur de la campagne de 2007, l’écologie semble sortir peu à peu des radars. Les deux candidates vertes, Eva Joly et Corinne Lepage, frôlent le 0% d’intentions de vote. Les autres candidats ne prennent plus la peine d’en parler, même si quelques mentions subsistent dans leur programme. Malgré le tour de force de l’association France nature environnement, qui a fait monter sept candidats à la tribune pour parler environnement le 28 janvier dernier, l’écologie risque donc d’être la grande absente de la campagne 2012.
La faute à la crise, disent les experts es politique. En effet, comment parler environnement ou décroissance quand le chômage et la dette explosent ? En France, « il y a l’idée que l’écologie c’est un peu un luxe qui coûte cher » analyse Daniel Boy spécialiste des verts au centre d’études politiques Cevipof. Difficile, alors, de « réussir à convaincre que la croissance verte va rapporter des emplois ». Ceux qui se risquent à faire de l’écologie une politique sont, au mieux, inaudibles. Restent quelques propositions plutôt consensuelles sur la sobriété énergétique ou le verdissement de l’agriculture (en termes souvent très vagues) et une politique énergétique en suspens. Lire la suite »
L’anonymat des parrains en question
Deux-mois et demi avant la date de dépôt de leurs parrainages, les petits candidats rament. Dur dur de convaincre des maires qui seraient selon eux « sous pression ». Pression des grands partis, qui accaparents les signatures. Pression des électeurs, qui seraient susceptibles de changer de bord si leur élu parrainait un autre candidat. Comme à chaque élection présidentielle, la publication des noms des parrains au Journal officiel est donc remise en question.
Jeudi soir, c’est une nouvelle fois Marine Le Pen qui est montée au créneau pour réclamer l’anonymat des parrains. La candidate du Front national, qui n’a récolté que 300 signatures d’élus, n’a pas hésité à menacer les parlementaires dans une lettre. « Puisqu’ils aiment la transparence », a-t-elle expliqué, « j’indiquerai qui a accepté de rendre ces parrainages anonymes et qui a refusé ». Les députés devront ainsi « assumer politiquement » les conséquences de leur choix lors des législatives, en juin. Marine Le Pen, spécialiste de ce genre de manoeuvres, a déposé un recours devant le Conseil d’Etat et une question prioritaire de constitutionnalité sur cette question.
Le service après vente du discours du Bourget
Certains parlent de « meeting inoubliable », d’autres « d’enlisement ». Une chose est sûre : le discours du Bourget de François Hollande fait parler. Face à face, UMP et PS ont assuré le service après vente du candidat socialiste. A droite, une parodie du discours, à gauche, une « nuit de mobilisation web ». Entre les deux, une pluie de réactions.
François Hollande plonge dans le grand bain
Combatif, offensif, … les adjectifs flatteurs fleurissent dans la presse dès ce soir. Lors de son premier grand meeting, au Bourget, cet après-midi, François Hollande a donc réussi son challenge. Détaché de son image de « flamby » l’espace d’une heure et vingt-trois minutes, le candidat socialiste, dans un discours incarné, a enflammé une salle pleine de 25.000 supporters. « Génération changement », affichaient les panneaux brandis par la foule, qui reprenait en coeur « François président, François président », à la fin de chaque thème abordé. Ou est-ce le concert préalable de Yannick Noah qui avait chauffé la salle ?
En costume sombre, sobre, chemise blanche et cravate bleu marine, le favori des sondages a de nouveau exprimé sa volonté de « réenchanter le rêve français ». Une stratégie risquée, alors que la droite parle régulièrement « d’irresponsabilité » et « d’irréalisabilité » du projet socialiste. Ce rêve, la jeunesse doit l’incarner. « J’ai choisi de m’exprimer dans le département de Seine-Saint-Denis, le plus jeune de France », a-t-il justifié d’emblée. Le critère de réussite de son projet : que les jeunes « vivent mieux en 2017 qu’en 2012″.