Comment les équipes de François Hollande et Nicolas Sarkozy organisent la riposte
Sur les réseaux sociaux, les hashtags (mots clefs pour repérer les tweet ayant attrait au même sujet) sont déjà prêts. Et rabachés toute l’après-midi, avant le débat télévisé. Si le terme générique #LeDebat tourne pour rassembler l’ensemble des interventions, (voire #Pdl2012 pour quelques uns) d’autres comme #VoteHollande ou #FH2012 doivent permettre de distinguer (en cas de second degré notamment) les partisans du socialiste de ceux du président sortant qui utiliseront plutôt #NS2012 voire les sans ambiguité #francemolle ou #Mollande…
Nicolas Sarkozy, grand champion du Barotweet 2012
Quel candidat a fait le plus parler de lui sur Twitter durant la campagne ? Avec 2,3 millions d’évocations sur le réseau social, Nicolas Sarkozy devance son adversaire socialiste de près de 700.000 tweets depuis décembre, selon le baromètre publié aujourd’hui par l’institut LH2.
Sarkozy « le référent », Hollande l’indifférent
En outre, le Barotweet fait remarquer que la campagne a réellement débuté mi-février, à l’annonce de la candidature du chef de l’Etat. Alors que le meeting de François Hollande au Bourget le 22 janvier a donné lieu à plus de 9.000 citations, celui de Nicolas Sarkozy à Villepinte le 11 mars a été mentionné plus de 40.000 fois. Selon l’institut, ces chiffres montrent que le président sortant est « le personnage référent de la politique sur Twitter ».
Puisqu’il faut bien donner les résultats
C’est fait. L’ère numérique a dépassé la loi. L’opération #RadioLondres sur Twitter dont nous parlions hier, a permis à des milliers d’internautes de transmettre les premières estimations des résultats du premier tour par des tweets codés. Toute la journée, ils ont ainsi écrit « nain » à la place de « Sarkozy », et « flan » à la place de Hollande. Un moyen d’échapper à la loi du 19 juillet 1977, qui punit de 75.000 euros d’amende la diffusion de sondages sortie des urnes avant 20 heures un soir d’élection.
Les chiffres diffusés dès la fin de la matinée provenaient tous de médias étrangers, qui ne sont pas soumis à cette interdiction, et principalement du site de la RTBF, la radio-télévision belge. Ils s’appuyaient sur des sondages réalisés par des instituts français, diffusés dès la fin de la matinée pour les Dom, puis dès 16 heures pour les estimations générales. Ces scores provisoires ont ensuite circulé à grande vitesse sur le web, par un effet boule-de-neige. N’y tenant plus, l’Agence France Presse a elle-même diffusé les résultats de trois sondages à 18h45.
Sondage sortie des urnes : avec #radiolondres, Twitter balance
Ce qui a commencé comme un blague un peu potache pourrait se révéler une véritable opération de dézinguage de la loi électorale. Celle qui interdit de diffuser les sondages sous embargo ou les tendances « sortie des urnes » avant 20h, réseaux sociaux compris. Pour détourner l’interdiction – et éviter les 75.000 euros d’amendes – que les médias suisses et belges ont déjà prévu d’outrepasser, les « Twittos » se sont lancés dans un concours de noms de code, balisés par le hashtag #radiolondres. Florilèges.
D’autres résistants du web lui ont emboîté le pas, avec une série de métaphores et de surnoms facilement identifiables.
Les tops de la campagne
Dans l’abécédaire de la campagne 2012, des petits nouveaux (Twitter, buzz, fact-checking, primaire, live…), des indémodables (sondages, 20h, meetings) et quelques éphémères… Petit lexique, non exhaustif, des mots qui ont rythmé la sphère politico-médiatique, tendue vers les deux tours de l’élection présidentielle.
20h. C’est là que Dominique de Villepin a annoncé sa candidature (sur TF1) puis son retrait (sur France 2) faute de parrainages. Là aussi (celui de TF1) que Nicolas Sarkozy a officiellement levé le faux suspens sur sa candidature. Là encore (sur France 2) où François Hollande s’est précipité après l’annonce officielle – et attendue – de sa candidature de son fief corrèzien. Là enfin (sur TF1) que Frédéric Nihous a annoncé son renoncement… et son ralliement à Nicolas Sarkozy. Bref, c’est à l’heure de la soupe et sur petit écran que l’histoire (de la campagne) se fait encore.
Buzz. Entre les vidéos parodiques, les tweet-clash et les clash tout court, la présidentielle s’est parfois transformée en machine à clics pour les partis et les médias en ligne. Sur le mode « peu importe le fond, pourvu qu’on en parle ». Eva Joly a amusé la galerie avec ses vidéos de chatons contre l’abstention, Mélenchon a connu son apogée avec une version remaniée à sa gloire d’un tube de Philippe Catherine… La liste des « coups », quasi-quotidiens, est trop longue pour l’ébaucher. Cette tendance a d’ailleurs été dénoncée avec virulence par François Bayrou, à la peine dans les sondages, lors d’un meeting près de Nantes : « Si, tous les jours, on vous propose une idée complètement fumeuse, juste pour faire le buzz. Alors, ce n’est pas de la démocratie, c’est de la démagogie .» Le même s’est pourtant projeté il y a peu dans un jeu vidéo avec code secret pour l’entrée… Le « buzz » est même devenu une rubrique à part entière pour certains médias. Et ça ne va pas s’arrêter avec la campagne.
Portraits de militants (5/6). » C’est important de pouvoir se dire « j’ai fait ce que j’ai pu » «
Sur les réseaux sociaux, il a participé activement à la campagne de Jean-Luc Mélenchon. Mais le 22 avril, il ne votera pas… C’est que Simon Gervais, militant du Front de gauche, n’a que 16 ans. « C’est important pour moi de participer, de pouvoir me dire, quel que soit le résultat, « j’ai fait ce que j’ai pu », explique-t-il dans un haussement d’épaule. » Et puis, confie-t-il, la politique… « c’est devenu une sorte de passion! ».
« J’ai commencé à m’intéresser vraiment à la politique en 2007 », raconte l’adolescent avec aplomb. Dans les radars du garçon de 11 ans, alors, il y avait Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. « Bayrou et Besancenot » aussi, qui émergeaient dans les discussions de ses parents. A force d’écouter les autres débattre, il a eu « envie de se forger une sa propre opinion ». « Emissions politiques » à l’appui, il a choisi Jean-Luc Mélenchon. Parce que c’est « un bon tribun », mais surtout « pour ses idées ».
Pour Nicolas Sarkozy, une « lettre aux français » en direct sur twitter
Le Président de la République a présenté ce jeudi sa lettre aux Français, la montrant à la tribune. Et son équipe de campagne a assuré son service après-vente en direct sur le compte twitter du candidat. Avec deux mots-clefs pour suivre et réagir : #Lettreauxfrançais #projetNS ;
La lettre a été publiée un peu plus tard : http://www.lafranceforte.fr/lettreauxfrancais/
La première propostion forte, relayée par le réseau social, a été la volonté de Nicolas Sarkozy de réduire les déficits. Le cheval de bataille depuis 2007 de François Bayrou. « Grâce au travail et au courage des Français nous sommes en avance sur la trajectoire de réduction de nos déficits. »
Avec pour objectif : « Je veux construire une #Franceforte pour protéger les Français et leur permettre de prendre leur destin en main. » « Le combat de la France pour la régulation de la mondialisation est incontournable. »
Meeting de Villepinte : Nicolas Sarkozy a « tout donné à la France »
Une heure de discours devant environ 70000 militants en liesse. Le meeting de Villepinte, en début d’après-midi, était LE temps fort de la campagne sarkozyste. Alors que les sondages le donnent toujours perdant face à François Hollande au second tour, Nicolas Sarkozy a voulu prouver qu’il était tout entier dévoué à sa tâche. « J’ai appris, j’ai compris », a-t-il répété.
« Je vous demande de me croire : j’ai tout donné à la France pendant cinq ans », a assuré le chef de l’Etat, applaudi par ses partisans. « Pendant cinq ans, j’ai fait de mon mieux pour protéger les Français de toutes ces crises, pour que la France en sorte plus forte, j’y ai mis toutes mes forces. Je me suis engagé comme jamais je ne l’avais fait avant dans ma vie », a-t-il poursuivi. Avant d’enchaîner : « j’ai tiré les leçons des réussites et des échecs », et d’affirmer qu’il n’avait « rien perdu » de sa « foi en l’avenir« . Une manière de décliner le thème du « J’ai changé », qui rythme sa campagne depuis sa déclaration de candidature, le 15 février. « Aidez-moi, nous avons deux mois ! » a-t-il finalement lancé à la foule.
Nicolas Sarkozy a dit « oui »… rien de plus
Il a fait durer le vrai-faux suspens autant que possible, s’assurant les unes des médias pendant près d’une semaine. Il a grillé la politesse à François Hollande en s’invitant au 20h de TF1 le jour où le candidat socialiste tient son second « grand meeting ». Mutique sur le sujet toute la journée, il a inauguré son compte Twitter, un incontournable pour les candidats en 2012, dès le matin. Signe, s’il en fallait encore un, que le président est sur la ligne de départ. Sans rien proposer de nouveau, pour l’instant.
Le service après vente du discours du Bourget
Certains parlent de « meeting inoubliable », d’autres « d’enlisement ». Une chose est sûre : le discours du Bourget de François Hollande fait parler. Face à face, UMP et PS ont assuré le service après vente du candidat socialiste. A droite, une parodie du discours, à gauche, une « nuit de mobilisation web ». Entre les deux, une pluie de réactions.