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VIGILE OK

 Rentrée littéraire

Hyam Zaytoun est comédienne. Regardez bien, vous l’avez déjà vue. Elle joue régulièrement pour le théâtre, le petit et le grand écran. Elle est par ailleurs auteure d’un feuilleton radiophonique  et collabore à l’écriture de scénarios. « Vigile » est son premier roman. Il est autobiographique.

La comédienne Hyam Zaytoun

La comédienne Hyam Zaytoun

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une histoire tragique, du moins au début, mais qui, heure après heure, jour après jour, va enfin pouvoir aller vers le beau et l’ensoleillé.

Cinq ans après les faits, Hyam Zaytoun a mettre des mots sur les maux qui ont touchés son compagnon, comme elle, comédien. Impliqué dans la vie d’une troupe de théâtre.

« Un bruit étrange, comme un vrombissement, réveille une jeune femme dans la nuit. Elle pense que son compagnon la taquine. La fatigue, l’inquiétude, elle a tellement besoin de dormir… il se moque sans doute de ses ronflements. Mais le silence revenu dans la chambre l’inquiète. Lorsqu’elle allume la lampe, elle découvre que l’homme qu’elle aime est en arrêt cardiaque. »

Il sera placé en coma artificiel pendant plusieurs jours. Le corps médical est sceptique sur ses chances de s’en sortir sans dommage.

La jeune femme et mère de famille va mobiliser toutes les énergies et les peurs qui la transpercent pour raconter l’urgence, la nécessité d’avancer, de faire face. Son texte, court, déploie une puissance et beaucoup, beaucoup d’amour. On reste lié à ce récit, à cette fougue vitale… Un premier roman (autobiographique) plein d’espoir et de promesses littéraires à venir.

Extraits

Page 11 :« Ça ne va pas. On ne peut pas continuer comme ça. 

Ce n’est pas de s’être disputés, pas non plus d’avoir dit qu’on allait dans le mur, qu’il fallait gagner plus d’argent sinon on ne s’en sortirait pas. A peine dits, ces mots-là, je les regrette. Tu fais tout ce que tu peux et moi aussi. Non, la pensée qui me traverse n’a rien à voir avec tout cela. Elle me fait peur autrement. C’est une alerte physique, la sensation d’être en survoltage, oui, une histoire de pulsation. »

Page 37 :« […] Walid est persuadé que tu vas t’en sortir. Sans doute parce qu’il a lui-même réchappé à son infarctus. Avoir à lui rappeler qu’il a été opéré à temps et n’a pas fait d’arrêt cardiaque, le convaincre que tu n’as que d’infimes chances de t’en sortir, cela me brise.

Mon père doit le sentir. Pour la première fois, il se met en retrait. Il s’assoit doucement dans la salle d’attente et je vois à son visage qu’il a compris. J’ai pitié de lui comme s’il avait vieilli d’un coup, perdu sa fantaisie, sa façon d’attirer toute l’attention. »

Page 49 :« […] Je n’ai jamais intégré une troupe au long cours. Mes aventures de théâtre sont ponctuelles et chaque fois différentes. Mais je partage le même métier. On a fait ce choix de rester au plus près de l’enfance, de croire à l’invisible. Malgré la précarité, les difficultés, le sentiment de n’être jamais arrivés. Toi et moi, c’est aussi pour cela qu’on s’aime, que l’on se comprend si bien. Toi et moi, c’est grâce à cela que l’on s’est rencontrés. »

« Vigile », de Hyam Zaytoun, Le Tripode, 13 euros.

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