30 janvier 1915. Courtieux
Beau temps. Froid de loup. Passé tout l’après-midi, loin du canon, loin de la guerre, dans la forêt de Compiègne avec Calas. La belle forêt est solennellement calme. On y rencontre deux ou trois embusqués à cheval, quelques ramiers, quelques geais, quelques enfants allant au bois mort. On y rencontre surtout l’oubli et la paix.
Pierrefonds est une ville morte. Des territoriaux de vaudeville font l’exercice sur la place, des médecins militaires promènent mélancoliquement leur inaction sur le bord du lac. Toute l’activité de la région s’est concentrée dans une ou deux raffineries qui travaillent fiévreusement crachant la fumée, les résidus de betteraves et le sucre de toutes parts.
médecins militaires inactifs ? surprenant avec tous ces militaires blessés plus ou moins grièvement sur l’ensemble du front…
J’avais cru comprendre que les » majors » manquaient cruellement dans certains secteurs.