22 janvier 1916.
Dans le brouillard et sur la neige fondante se déroule le petit cortège d’hommes gris et casqués qui accompagnent au minuscule cimetière de la Schlucht leurs quatre camarades tombés hier. Un grand trou. Un soldat-prêtre qui dit quelques prières. Quatre corps qui font « floc ! » en tombant. Quelques pelletées de terre mélangée de neige. Les hommes gris qui défilent en présentant les armes. Quatre croix de bois. Et c’est tout.
Maurice Bedel, un futur Goncourt raconte sa Grande Guerre.
en 2016, ces quatre militaires tués auraient eu droit à un hommage national aux Invalides, avec la LH à titre posthume et la présence du PR à la cérémonie…
Mais en 1916, avec une moyenne de plus de 900 tués par jour sur l’ensemble du front, la chose n’était pas possible matériellement, ni aucunement dans les moeurs de l’époque…