9 février 1916.
Avec un traîneau à chiens que tantôt Haas, tantôt moi nous conduisons, nous avons fait cet après-midi un parcours d’une vingtaine de kilomètres par Gazon-Martin, le Reichberg, le col de Luspach, le Rudlin, le Valtin et retour de ce dernier village au Taneck. Entre le Rudlin et le Valtin la neige de la route a disparu, éparpillée par les convois. Il nous faut filer à toute allure à travers prés, franchissant la Meurthe en plusieurs endroits avec notre lourd traîneau, passant d’un bond les petits murs de clôture des pâturages, effrayant les chevaux d’artillerie et les mulets qui s’emballent, voilà un sport à la fois élégant et brutal fort bien approprié à cette guerre des Vosges.
quasiment le Club Méd à la montagne pour l’ami Maurice et ses amis Norvégiens !
certes, un peu de détente dans cet enfer absurde ne peut qu’être salutaire.